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Espagne : l'erreur de vote d'un député de droite sauve miraculeusement la réforme du travail du gouvernement Sanchez

Le texte prévoit de limiter l'enchaînement des CDD en faisant de l'embauche sous CDI "la règle et non plus l'exception". Il s'en est fallu de peu pour qu'il ne soit pas adopté.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre Pedro Sanchez après l'adoption de la réforme du travail au Congrès des députés espagnols, le 3 février 2022 à Madrid (Espagne).  (JUAN CARLOS HIDALGO / EFE VIA AFP)

Lâché par certains de ses alliés, le Premier ministre de gauche espagnol Pedro Sanchez est parvenu à sauver in extremis sa réforme du marché du travail, jeudi 3 février, grâce à une erreur de vote d'un député de droite. Au terme de longues tractations marquées par des revirements puis par un coup du sort, le gouvernement a obtenu une majorité d'une voix (175 contre 174) en faveur de son texte, destiné à réduire la précarité du marché de l'emploi espagnol.

Selon le Parti Populaire, de droite, c'est un de ses députés qui a fait basculer à son insu l'avenir de la réforme : en raison d'une "erreur informatique", ce dernier aurait voté en faveur du texte sans pouvoir ensuite corriger son choix. Cette erreur n'a pas empêché le Premier ministre Pedro Sanchez d'exprimer son soulagement. "L'Espagne a un nouveau cadre" qui "accorde une place centrale à la dignité (...) Merci aux groupes qui ont soutenu ce grand accord", s'est-il félicité sur Twitter.

Limiter l'enchaînement des CDD 

En 2012, une réforme adoptée sous l'ex-Premier ministre conservateur Mariano Rajoy avait été mise en place pour relancer l'économie espagnole, dévastée par la crise financière de 2008. Selon ses défenseurs, elle a permis une forte baisse du taux de chômage, passé de près de 27% en 2013 à 13,3% actuellement. Mais pour ses détracteurs, elle a fait grimper en flèche la précarité, l'Espagne détenant le record européen du taux de contrats temporaires.

Négocié durant des mois avec les syndicats et le patronat, qui défendent une réforme "équilibrée", le nouveau texte prévoit de limiter l'enchaînement des CDD en faisant de l'embauche sous CDI "la règle et non plus l'exception" et limite le recours à la sous-traitance. Il interdit par ailleurs de renvoyer des fonctionnaires pour raisons économiques, renforce la formation et permet aux entreprises de déroger provisoirement aux règles en vigueur en période de crise pour éviter les licenciements.

Entrée en vigueur le 1er janvier, cette réforme devait obtenir le feu vert des députés sous peine de rester lettre morte. Or, les négociations se sont avérées plus difficiles que prévu : le parti socialiste (PSOE), qui gouverne avec le mouvement de gauche radicale Podemos, mais sans majorité au parlement, a échoué à rallier plusieurs de ses alliés traditionnels. Ce refus a obligé Pedro Sanchez à chercher l'appui des libéraux de Ciudadanos (centre-droit) et des indépendantistes catalans du PDeCAT, après avoir un temps espéré le ralliement de deux députés de l'UPN (droite), qui ont finalement fait faux bond.

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