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Un projet d'aéroport contesté depuis les années 60

Le projet d'implanter un aéroport dans l'ouest remonte à 1963. Et dès les premières études, le site de Notre-Dame-des-Landes est désigné pour accueillir le site. Après une parenthèse liée aux chocs pétroliers des années 70, le projet d'aéroport refait surface à la fin des années 90. Un projet dénoncé dès son apparition par les agriculteurs et des élus locaux.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

L'aéroport du Grand Ouest n'est pas une idée nouvelle. Le projet est dans les cartons depuis près de 50 ans. Retour sur cette histoire faite de revirements et de contestations.

Les années 60 : développer la métropole Nantes/Saint-Nazaire Le développement économique des régions passe par la création de nouvelles infrastructures pour attirer les investisseurs. C'était à l'époque le crédo de la Datar, chargée de l'aménagement du territoire. dans le cadre des "métropole d'équilibre ". Message reçu à la préfecture de Loire Atlantique. En 1965, le préfet lance "la recherche d'un nouveau site aéronautique pour les régions Bretagne et Pays de la Loire ". L'idée, c'est de pouvoir accueillir les longs-courriers et développer le trafic international de fret.

Les années 70 : Notre-Dame-des-Landes et choc pétrolier Le nom de Notre-Dame-des-landes apparaît rapidement dans la documentation. La zone est située entre Nantes et Rennes, elle est desservie par des axes routiers et ferroviaires. En 1973, un Schéma Directeur de l'Equipement aéronautique montre pour la première fois le site que pourrait occuper le prochain aéroport. Dans la foulée, une Zone d'Aménagement Différée est décidée par un arrêté préfectoral. 

En réaction, les agriculteurs concernés lancent l'Association de Défense des Exploitants Concernés par l'Aéroport. L'Adeca devient l'opposant historique et l'interlocuteur des pouvoirs publics sur la question des conséquences agricoles du projet. 

Face au choc pétrolier des années 70, l'heure n'est plus à la construction de nouveaux aéroports. Le projet est temporairement enterré.

années 2000 - 2007 : relance du projet et débat public C'est le gouvernement Jospin qui ressort le projet du placard. En octobre 2000, le ministère des Transports communique un Schémas de services collectifs de transport. Jean-Claude Gayssot affirme que "les capacités du futur aéroport de Nantes-Notre-Dame-des-Landes en particulier, seront adaptées à sa vocation de plate-forme d'échanges entre l'Ouest et les autres pôles notamment européens ". 

En réaction, l'Acipa est lancée. Si l'Adeca est réservée aux agriculteurs, l'Association Citoyenne des Populations concernées par le projet d'Aéroport devient au fil des années la principale force d'opposition.

Le débat public est lancé deux ans plus tard.

Un syndicat mixte est créé pour piloter le projet. Il regroupe une quinzaine de collectivités territoriales. En 2007, ce groupe remet au préfet de région un rapport reconnaissant l'utilité publique du projet. La même année, 18 associations d'opposants se fédèrent et interpellent Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie. L'année suivante, une première manifestation d'opposants réunis entre 1.800 et 3.000 personnes à Nantes.

années 2008 - 2012 : Vinci et la contestation Le décret d'utilité publique est publié le 10 février 2008. Dans la foulée, quartre candidats répondent à l'appel d'offres: Bouygues, SNC-Lavalin, NGE/SAS et Vinci. Ce dernier est choisi par un décret en Conseil d'Etat du 29 decembre 2010.

Côté justice, les recours contre le décret d'utilité publique sont rejetés en 2009 et 2010. L'attribution du contrat à Vinci est également contesté devant la justice. Demande retoquée en 2011. 

En 2009, un premier camp s'installe sur la zone prévue pour l'aéroport. Prémice de la Zone à défendre, pour rassembler les opposants qui occupent le bocage de Notre-Dame-des-Landes. Le 16 octobre dernier, les forces de l'ordre délogent ces occupants. 

Des agriculteurs concernés par l'aéroport se lancent par ailleurs dans une grève de la faim alors que les manifestations se multiplient un peu partout en France.

 

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