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Tarn : ZAD, plantations, recours juridiques... Les opposants à l’A69 réfléchissent à la suite à donner à la mobilisation

Ils ont été quelques milliers à manifester samedi à Saïx dans le Tarn à l'appel de collectifs locaux, de la Confédération Paysanne, d'Extinction Rébellion et des Soulèvements de la Terre, contre le projet d’autoroute entre Toulouse et Castres.
Article rédigé par Thomas Giraudeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
À Saïx, dans le Tarn, la résistance contre le projet d'autoroute A69 s'organise, le 23 avril  2023. (THOMAS GIRAUDEAU / RADIO FRANCE)

Sur le parking, en fait, un immense champ aménagé pour l'occasion, Hélène s'apprête à rentrer chez elle, au lendemain de la manifestation contre l'A69 reliant Toulouse à Castres qui a mobilisé samedi 22 avril entre 4 500 et 8 200 personnes, selon les sources, à Saïx dans le Tarn.

>> Crise climatique : entre Toulouse et Castres, la lutte s'organise contre l'autoroute A69, jugée "anachronique"

L'enseignante, venue d'Albi, à 50 kilomètres de là, est prête à revenir manifester contre les travaux mais compte surtout sur les jeunes, en nombre dans le cortège, mais aussi installés en haut d'arbres, de platanes menacés d'abattage pour faire place à l'autoroute. "C’est une action déjà plus radicale. Ils sont attachés, ce n’est pas violent. Ça peut être aussi se mettre devant les tractopelles. Il y a plein de façons", énumère-t-elle comme moyens d'action possibles.

"Il y a ici un tas de jeunes qui n’ont absolument pas l’intention de se laisser faire et je pense qu’ils sont effectivement capables de s’installer."

Hélène, une enseignante d’Albi

à franceinfo

S’installer en plantant sa tente plusieurs semaines, voire mois, dans ce champ prêté par un agriculteur et au milieu duquel la future autoroute doit passer, cette militante locale du mouvement Extinction Rébellion assure que ce n'est pas à l'ordre du jour. "Concernant ce camp, il ne s’agit pas de faire une occupation durable. Mais ce camp est situé sur le tracé de l’autoroute du coup, il ne faudra pas s’étonner, le jour où les tractopelles arriveront, de nous trouver ici", avertit-elle. 

Occuper le terrain physiquement et "agricolement"

Les actions en haut des arbres vont, elles, continuer, pour empêcher leur abattage. Plusieurs centaines sont menacées et au total, ce seraient 300 hectares de terres agricoles bétonnées. "Je pense que c’est un grand courage politique de dire qu’on peut se tromper", lance Axel à l’adresse de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga qui défend les travaux. 

Planter sa tente durablement à Saïx n'est pas à l'ordre du jour, assure Extinction Rébellion. Mais si les tractopelles débarquent, nous serons là, avertit l'organisation. (THOMAS GIRAUDEAU / RADIO FRANCE)


Si elle continue de soutenir le projet, il faudra, selon cet habitant du Tarn, passer à d'autres modes d'action : "Il y a des actions juridiques qui sont en préparation car l’autorisation environnementale du projet a été délivrée en dépit de très nombreux avis, notamment de l’autorité environnementale. C’est l’une des suites à donner au mouvement."

Parmi les inquiets, Camille, venue de la Drôme pour le week-end, a quelques idées à suggérer sur la suite du mouvement. Elle lutte là-bas contre la construction d'un site de stockage sur cinq hectares de terres agricoles. "Ça fait trois-quatre mois qu’on plante. Ce n’est pas encore une ZAD parce qu’on n’habite pas sur place. Par contre, on a occupé agricolement l’espace. Plein d’autres cultures avaient déjà été installées avant et là, il y a des rendez-vous tous les dimanches", explique-telle. Des dimanches de culture de la terre, de maraîchage, c'est aussi désormais le programme à Saïx.

A69 : après la manifestation de samedi, quelle suite les opposants vont-ils donner ? Reportage à Saïx de Thomas Giraudeau.

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