Salon de l'agriculture 2016 : bienvenue à la ferme 2.0
On est loin, très loin, de la Silicon Valley, à Val d'Izé, dans l'est de l'Ille et Vilaine. C'est là qu'il y a trois ans et demi, Jean-Pierre et Anne-Marie Dufeu ont investi environ 400.000 euros en équipement high tech, à commencer par un robot de traite. Plus de corvée, l'appareil s'occupe de tout, jour et nuit. Pour les vaches, c'est la traite à la demande, en libre-service. "Chaque fois qu’une vache entre, on a son numéro de collier, son nom, et la quantité à laquelle elle a droit" explique l’éleveur.
La production de lait en hausse
Le système fonctionne bien, il y a plus de traites, trois par jour, contre deux en moyenne à la main. La production de lait est en hausse, et les vaches sont finalement très prévisibles. "Elles sont très intelligentes et comprennent très vite le système. Si elles vont se faire traire, elles ont le droit de sortir après ", explique avec satisfaction Anne-Marie. "On fait même des paris, quand elles sont toutes dehors, grâce à l’ordinateur, on sait laquelle a le plus de retard dans la traite, on peut faire des paris, ça marche" ajoute Jean-Pierre.
"Quand des éleveurs retraités viennent chez nous, ils ont du mal à comprendre. Ce n'est plus la même façon de travailler"
— Anne-Marie Dufeu, éleveur
Les Dufeu se sont aussi équipés d'un robot qui repousse le fourrage vers les vaches à intervalles réguliers. Il y a des webcams dans l'étable, ainsi que des capteurs et un système d'alerte par sms quand une vache s'apprête à vêler. De quoi impressionner certains visiteurs. "On a beaucoup d’éleveurs qui viennent, qui sont en projet d’investissement, des retraités aussi, d’anciens agriculteurs qui sont étonnés. Ils ont du mal à comprendre, ce n’est plus du tout la même façon de travailler !" explique-t-elle.
Un meilleur rapport avec les animaux
Modernité ne rime toutefois pas avec univers déshumanisé insiste Anne-Marie Dufeu. Son rapport aux animaux s'est même amélioré : "On connait nos vaches mieux qu’avant, on n’est pas là pour les perturber, elles viennent quand elles en ont envie". C’est une véritable liberté pour les vaches, et pour les éleveurs. L'équipement, encore rare il y a peu, commence à se répandre. Un fermier voisin des Dufeu vient d'ailleurs tout juste d'acquérir le même robot de traite.
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