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Reportage Journée mondiale de l'eau : qu'est-ce que le "Keyline design", cette technique venue d’Australie pour "planter la pluie" ?

Après un été et un hiver très secs, les réserves sont en tension et les nappes phréatiques dans une situation préoccupante, selon le Bureau des recherches géologiques et minières. Pour lutter contre le manque d’eau, un éleveur a choisi de redessiner le paysage.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Clément, éleveur de brebis dans l'Ardèche, utlise une technique venue d'Australie pour retenir les eaux de pluie. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Pour nourrir ses 500 brebis, Clément, éleveur dans l’Ardèche, veut la meilleure herbe possible. Mais avec la sécheresse qui sévit depuis l’été dernier et un terrain pentu, exposé au vent, difficile de contenter ses bêtes. "C’est loin d’être l’idéal pour les pâturages parce que c’est très sec. L’herbe grille directement sur place, explique-t-il. C’est pour ça qu’on a choisi cette parcelle pour essayer de la redynamiser en herbe et en humidité."

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Pour capter cette humidité, l'éleveur se fait accompagner par Éric Ydais, spécialiste du "Keyline design", un concept né en Australie. "En France, on dit qu’on ‘plante la pluie’, traduit l’expert. On va ré imprégner les sols, on va s’en servir comme d’une éponge".

Pour "planter la pluie" comme dit Éric Ydais, il faut creuser des sillons dans le sol pour éviter que l'eau ne ruisselle dans la vallée. Mais avant de se lancer, les deux hommes ont cartographié la parcelle et ses courbes de niveau avec un drone. "On cherche les lignes-clés sur un terrain donc on se sert des courbes de niveau, explique Éric Ydais. Une fois qu’on a repéré les lignes qui nous intéressent le plus, on va travailler sur cette courbe de niveau.

"On va faire une sorte de fossé et la terre qu’on va enlever, on va la mettre sur la partie aval et ça va nous faire une butte sur laquelle on va planter des arbres."

Éric Ydais, spécialiste du "Keyline design"

à franceinfo

"Celui-là a été fait à la pelleteuse parce que c’est l’endroit où la pente est la plus forte", précise l'expert. Deux bassins ont également été créés, à l'image des retenues collinaires qui existent déjà en Ardèche. Coût total du chantier, plus de 60 000 euros, financé grâce à différentes subventions.

Pas une solution de remplacement

"Dans les endroits où il n’y a pas trop de différences de niveau, il n’y a pas besoin d’investir des milliers d’euros à chaque fois pour faire des fossés, assure Clément. Un sillon de rai charrue peut suffire à ralentir l’eau et à la faire pénétrer dans les sols plutôt qu’elle parte dans les chemins, dans la route, les parkings plutôt qu’elle file directement au ruisseau".

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Mais il ne faut pas non plus s'attendre à remplacer l'irrigation. "Ce n’est pas du tout ce qu’on cherche. Par contre, ça peut être très intéressant pour réduire les érosions, peut-être diminuer un petit peu, à certains moments, l’irrigation. Ce n’est pas du tout une solution qui va remplacer quelque chose d’existant, mais qui va aider à améliorer l’humidité dans les sols et les réservoirs". Pour valoriser son terrain, l'éleveur va également tester une nouvelle technique de pâturage.

Le Keyline design, une technique pour mieux capter la pluie dans les sols - reportage en Ardèche de Boris Hallier.
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