Reportage "Ils ont l'air d'être hyper agressifs" : Marseille prend des mesures pour réguler la présence des gabians

À Marseille, le gabian, espèce protégée de goélands, fait l'objet d'une dérogation de la préfecture pour permettre à la mairie de réguler sa présence et d'éviter les nuisances.
Article rédigé par franceinfo
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Un goéland recensé sur l'île de Riou au large de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 21 avril 2010. (MAXPPP)

C’est un oiseau qu’on ne peut pas rater dans les rues de Marseille. On l’appelle le gabian et la cohabitation avec les habitants n’est pas toujours facile. La préfecture des Bouches-du-Rhône vient de renouveler sa dérogation pour permettre à la mairie de Marseille de prendre des mesures pour réguler sa présence : capture, destruction des nids ou stérilisation des œufs, pour éviter les nuisances.

Environ 24 000 goélands leucophée peuplent la rade de Marseille, selon la mairie. C’est la plus grande concentration de cette espèce en Europe. Les gabians survolent la ville ou traînent près des poubelles et font partie du paysage pour les Marseillais. "Ça représente la ville, j'adore les entendre crier", s'amuse une riveraine. "Ce sont des voleurs", rigole une autre. "Ils n'ont absolument pas peur, donc ils s'approchent et hop ça pique et ils s'envolent", ajoute une passante. "Ils ont l'air d'être hyperagressifs", s'inquiète une habitante. "On les voit régulièrement manger des rats, des pigeons, raconte une autre. On en trouve un peu éventrés on sait que ce sont les gabians qui sont passés par là."

Impressionnants, mais pas dangereux

Avec son 1,5 mètre d’envergure, le gabian peut impressionner, surtout lorsque l’on s’approche des nids. Mais il n’est pas dangereux. "Quand il y a des interactions, ça reste énormément de bluff pour les oiseaux, explique le médiateur juridique de la ligue de protection des oiseaux, Anaël Marchas. Il y a des attaques en piquet, il y a des cris, des fientes qui sont la principale problématique. Les cas où il y a des coups de bec, ça se compte sur les doigts d'une main."

Il détaille les mesures qui peuvent être prises par la mairie pour réguler le nombre de gabians : "On peut avoir la stérilisation des œufs : ils sont passés dans un bain d'huile pour rendre leur coquille complètement imperméable et stopper le développement de l'embryon. On peut avoir l'euthanasie dans certains cas très spécifiques, quand on a des oiseaux qui sont blessés notamment. On peut rendre inhospitalier les sites de nidification, tendre des câbles en inox sur les toitures d'immeubles..."

Les déchets en cause

Au cours des trois précédentes années, la ville de Marseille a déjà capturé plus de 700 goélands. Un peu moins de la moitié ont été euthanasiés, près de 180 œufs ont été détruits. Mais pour éloigner ces oiseaux, il faut aussi ramasser les déchets car ils s’en servent pour faire leur nid ou les mangent. 

"On appelle les citoyens à ne pas servir à manger aux gabians", interpelle Jean-Yves Sayag, délégué à la propreté au sein de la métropole Aix Marseille. "Un simple geste : respecter les horaires auxquels on sort ses ordures ménagères. C'est à 19 heures ! Alors qu'à 6 heures, 7 heures du matin, les gens remplissent le container et après on va se plaindre qu'il y a des gabians ou autres oiseaux..." Le gabian n’est que "le reflet de nos mauvais comportements", résume la ligue de protection des oiseaux.

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