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Rejet de boues rouges dans les calanques : la population consultée

La dérogation qui permet à l'usine Altéo de se débarrasser de ses déchets dans la mer au milieu du Parc national des Calanques expire le 31 décembre. Le prolongement de cette dérogation fait l'objet d'une enquête publique.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les déchets sont déversés dans la fosse de Cassidaigne par 320 m de fond, pas très loin de l'archipel de Riou © MAXPPP)

 Depuis presque cinquante ans, l'usine Péchiney de Gardanne reprise par l'américain Altéo a produit de l'alumine et s'est débarrassée de ses déchets dans la mer. Plus de 30 millions de tonnes de boues rouges ont été rejetées. Jusqu'à maintenant, une dérogation permettait à l'entreprise de  vider ses produits au beau milieu du parc national des Calanques. Mais ce droit expire au 31 décembre. L'entreprise a donc demandé une prolongation de 30 ans, uniquement pour ses déchets liquides. Le reste serait stocké sous forme de résidus solides sur son site de Bouc Bel Air.

  

Un projet qui révolte associations, politiques et scientifiques qui ont lancé une pétition, signée par exemple par José Bové ou Nicolas Hulot ou par Claude Calvet, du Collectif littoral. Pour ce dernier aucune des solutions n'est acceptable, à commencer par le stockage des résidus solides.

"Ce sont des particules fines qui sont soufflées par le mistral et tous les vents qui contiennent une radioactivité qui est relativement importante et qui expose les gens en permanence. Et puis les émissions en mer. Alteo est capable d'émettre des eaux beaucoup moins polluantes mais cela à un coût et il refuse." 

Alteo est capable d'émettre des eaux beaucoup moins polluantes mais cela à un coût et il refuse" (Claude Calvet)
L'enquête publique lancée ce lundi va concerner les habitants des 27 communes traversées par la conduite d'évacuation des effluents, qui débouche dans la fosse de Cassidaigne, à 7km au large de Cassis par 320 m de fond. 

 

Et beaucoup vont voter contre. "Même si c'est moins sale, ça n'a rien à faire dans la fosse de Cassidaigne. On est dans un parc national. On ne peut pas continuer à déverser des choses comme ça " dit Jean-Marie qui gère le centre de plongée de Cassis. Du même avis Gilbert, le pêcheur : "Quand vous pêchez un poisson, il a la couleur de la boue. La galinette elle était un peu saumonée. Maintenant elle est devenue rouge." Mais Fernand ne se fait pas d'illusions : "Les enjeux économiques sont tels, les entités économiques vont fermer, on va dire ça détruit l'emploi. C'est le chien qui se mort la queue.. ."

Les habitants sont unanimes contre cette prolongation - reportage Maud de Bourqueney

Et c'est cette problématique qui pourrait expliquer l'attitude de François-Michel Lambert, député écologiste des Boûches-du-Rhône : "Au 1er janvier 2016, il n'y aura plus de rejet de boues rouges, on ne verra plus de nuages de boue dans la fosse au large de Cassis. Ce qui est demandé, c'est de pouvoir continuer à rejeter de l'eau, de l'eau qui a un niveau de charge qui dépasse la norme. Mais est-ce qu'on l'autorise pour encore trente ans ou est-ce qu'on rentre dans une logique nouvelle en améliorant le système " a t-il déclaré sur France Bleu Provence. "Et au 1er janvier 2020, 2025, ce sera de l'eau qu'on pourra utiliser en irrigation..."

L'enquête publique va durer jusqu'au 25 septembre.

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