Raoni : "J'espère que la COP21 nous aidera à préserver les terres indigènes"
A moins d'une semaine du lancement de la COP21, la grande confèrence sur le climat qui s'ouvrira à Paris le 30 novembre prochain, le chef Raoni, qui participera aux débats en tant que représentant des peuplades indigènes d'Amazonie, au Brésil, était l'invité de France Info.
Raoni Metuktire, dont l'engagement a été médiatisé dès les années 80 par des artistes comme Sting, qui ont appuyé sa cause, est revenu sur le rôle qu'il entend jouer dans les discussions de la COP21 : "Mon intention est d'écouter chacun des chefs venus des autres parties du monde et leurs propositions pour aider à la préservation de la nature, a-t-il expliqué. Aujourd'hui, il y a beaucoup de menaces qui pèsent sur les terres des Indiens d'Amazonie. Le plus grand souci, c'est la déforestation, qui est un danger pour l'avenir des générations futures."
Nous devrions laisser la forêt d'Amazonie vierge, pour que nos descendants puissent respirer aussi bien que nous et, comme nous, avoir toujours accès à de l'eau pure.
Le chef Raoni a rappelé à quel point la préservation de l'Amazonie est essentielle pour les peuples indigènes. "Mon peuple dépend vraiment de la nature, c'est là où nous chassons, où nos pêchons, où nous vivons." Au delà du Brésil, Raoni compte sur la COP21 pour faire progresser la protection du mode de vie des peuples indigènes et de leur environnement.
J'espère que le Sommet de Paris nous aidera à fixer la démarcation des terres de tous les peuples indigènes du monde, cela pourrait ainsi nous permettre de les préserver.
L'exploitation de l'Amazonie menace directement les peuples indiens
Le chef des Kayapos est particulièrement inquiet sur les récents développements législatifs au Brésil, qui risquent de modifier l'équilibre existant en Amazonie. "A la chambre des députés du Brésil, il y a aujourd'hui des projets d'amendement à la Constitution, portant le nom de PEC 215, qui visent à modifier complétement le tracé de ces démarcations et les conditions d'attribution des terres aux Indiens. Ils veulent nous enlever la gestion de nos propres terres, pour pouvoir y développer l'exploitation minière, en soutirer d'autres ressources ou encore y planter du soja destiné à l'exportation."
Opposé au gigantesque barrage hydraulique de Belo Monte , le chef Raoni en appelle à la communauté internationale pour mettre fin à ce projet très critiqué: "Les barrages hydroélectriques, c'est très grave pour les peuples indigènes indiens. Si les politiciens brésiliens les autorisent, cela va rendre notre vie encore plus difficile, et nous sommes prêt à combattre leur construction".
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