Que reste-t-il de la COP21 ?

Les manifestations dans les rues de Paris prévues le 29 novembre et le 12 décembre, le grand concert gratuit prévu le 5 décembre aux Champs Élysées sont interdits. L'exposition de l'arche de Noé pour le climat, ces sculptures d'animaux colorés qui devaient être installées au Trocadéro notamment. Tous les événements en extérieur n'auront pas lieu. Il y a aussi toutes les défections, par exemple la conférence de la jeunesse, la COY doit se dérouler du 26 au 28 novembre au Bourget, mais les groupes scolaires qui avaient prévu de venir annulent les uns après les autres. Elle n'aura donc sans doute pas les 5.000 jeunes qu'elle espérait.

Les événements en espaces fermés sont maintenus

En revanche, les événements dans des espaces fermés avec des mesures de sécurité renforcées seront maintenus pour la plupart. D'abord au Bourget, le site est toujours divisé en trois parties avec un espace dédié aux associations du monde entier, afin qu'elles parlent de leur combat. Les entreprises ont aussi une partie pour présenter leurs solutions. Ces espaces étaient censés être ouverts au public mais vu les enjeux de sécurité aujourd'hui tout se fera sur invitation. Dans Paris aussi le Grand Palais était réservé pour une série de conférences professionnelles mais aussi avec un concert et des ateliers pour les enfants. Cette opération appelée Solutions pour le climat est en partie maintenue aussi. Le sommet citoyen aussi prévu à Montreuil et la zone d'action pour le climat prévue aussi au lieu culturel le 104 dans le nord de Paris organisent aussi de nombreux débats qui se poursuivent avec une vigilance accrue de la part des organisateurs.

Les attentats ont aussi porté un coup fatal à la négociation sur le climat

Cette négociation ne fonctionne que si l'on en parle, que si tous les regards sont braqués sur ce que chaque pays dit pour faire avancer ou pour bloquer le processus. Ce sont les opinions publiques qui font avancer la cause du climat ou pas. Si la Chine est prête aujourd'hui à faire des efforts c'est parce qu'en 6 ans sa population est devenue plus sensible aux enjeux de santé environnementale à cause de la pollution de l'air des grandes villes comme Pékin.

Sans la pression de la rue, sans la pression médiatique, les négociations peuvent se passer en toute discrétion et manquer de courage. Il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé au G20 en Turquie le weekend dernier, au lendemain des attentats. La priorité a bien sûr été de discuter de la lutte contre le terrorisme, mais sur le climat, la déclaration finale du G20 est une sorte de consensus mou. L'Inde et l'Arabie saoudite se sont montrées très hostiles à tout effort supplémentaire tous les 5 ans. Ce n'est donc pas gagné pour l'accord de Paris.