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Préservation de l'environnement : la France en progrès, mais peut mieux faire, estime l'Insee

Un rapport étudie comment les acteurs économiques prennent en compte les enjeux environnementaux. Il pointe quelques résultats positifs mais des changements de comportement encore trop timides.

Article rédigé par franceinfo
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La ville de Grenoble (Isère) recouvert d'un nuage de pollution, le 24 janvier 2017. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

L'Insee dévoile mardi 5 décembre un rapport inédit sur les liens entre l'activité économique et ses conséquences sur l'environnement. Dans une étude de 180 pages, l'institut de la statistique se penche sur les effets de la facture énergétique du logement, établit un bilan des exploitations en agriculture biologique et analyse la baisse des émissions de dioxyde de carbone. L'Insee considère que "des résultats positifs sont aujourd'hui perceptibles" mais que "tous les objectifs en matière de préservation de l'environnement ne sont pas atteints".

"Les rejets de polluants dans l’air diminuent, mais la France demeure régulièrement exposée à des épisodes de pollution d’ampleur nationale", explique notamment l'Insee. Cela avait notamment été le cas pendant plusieurs jours dans le Bassin parisien en janvier et février 2017, qui avait conduit à la mise en place de la circulation différenciée et de réductions de vitesse.

Une fiscalité énergétique inefficace

Selon l'Insee, "les émissions de gaz à effet de serre de la France diminuent mais son empreinte carbone est stable". L'institut évoque notamment l'inefficacité des taxes sur les logements. "Les réformes récentes de la fiscalité énergétique n'ont pas suffi, pour l'instant, à influencer les comportements". Les ménages ont payé 65 euros de plus de taxe sur l'énergie dans leur logement entre 2013 et 2015, mais ils n'ont pas réduit leur consommation.

Mathilde Clément, statisticienne au ministère de la Transition écologique, constate "que si le prix du pétrole recule plus vite que la fiscalité n'augmente, la fiscalité environnementale n'a pas d'effets". Interrogée par franceinfo, elle se veut optimiste pour les années à venir. "La fiscalité carbone, qui consiste à taxer les énergies en fonction des émissions de CO2 qu'elles occasionnent, a une trajectoire croissante. Il est prévu, dans le Plan Climat, que cette fiscalité augmente dans les années à venir. Donc, on peut s'attendre à ce que son effet soit incitatif à l'avenir".

Malgré tout, l'Insee reconnaît que "les Français sont plus sensibilisés aux questions environnementales et aspirent à faire évoluer leurs pratiques quotidiennes. Les dépenses liées à l’environnement progressent plus vite que le PIB et le secteur de l’économie verte se développe à un rythme plus soutenu que le reste de l’économie". Le rapport note que les émissions de dioxyde de carbone ont globalement diminué de 17% entre 1990 et 2015.

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