Poissons contaminés au Japon : la centrale de Fukushima fuit-elle encore ?
Rascasses, raies, congres, flétans, soles... Certaines espèces, dites démersales, semblent plus contaminées que d'autres. Ce sont celles qui vivent au contact du fond de la mer, dans cette zone littorale de 20 km autour de la centrale de Fukushima. Elles enregistreraient des taux de césium 134 et 137 particulièrement élevés. Selon le chimiste Ken Buesseler, de l'Institut océanographique de Woods Hole dans le Massachussets, environ 40% des poissons pêchés dans cette zone limitrophe dépassent les normes de radioactivité établies par les autorités japonaises et sont donc impropres à la consommation.
> Consulter l'étude de Ken Buesseler, en accès limité sur le site de Science .
Quelle explication donner à la persistance de ces niveaux de contamination ? Deux hypothèses émises par Buesseler, dans son étude publiée par la revue Science jeudi : soit les fonds marins sont toujours contaminés, soit il existe toujours une petite fuite dans la centrale. Le spécialiste de chimie marine doit livrer ses conclusions lors d'un symposium à Tokyo les 12 et 13 novembre.
Depuis juin, les pêcheurs japonais sont autorisés à capturer -à titre expérimental- plusieurs espèces de poissons et de méduses mais à plus de 50 km de la centrale. Selon Buesseler, la majorité des poissons nippons restent bien au-dessous des limites autorisées pour la consommation. Sauf exceptions. Des lottes notamment ont été pêchées en août à 20 km de Fukushima avec un niveau record de radioactivité -25.800 becquerels de césium par kg, soit 258 fois la norme autorisée. Des papillons mutants aussi ont été découverts en août dans la région, vraisemblablement victime de la catastrophe.
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