Renouvellement de l'autorisation du glyphosate : "Sur certaines cultures, on n'avait pas d'alternatives à ce stade", affirme le syndicat des Jeunes agriculteurs
"Sur certaines cultures, sur certaines pratiques, on n'avait pas d'alternatives à ce stade", a réagi sur franceinfo Rémi Dumas, vice-président des Jeunes agriculteurs, alors que la Commission européenne a annoncé jeudi 16 novembre qu'elle allait renouveler l'autorisation du glyphosate dans l'Union européenne pour dix ans. Cette décision a été prise après que les États membres de l'UE n'ont pas réussi à s'entendre sur la réautorisation du pesticide. La France s'est une nouvelle fois abstenue.
Rémi Dumas estime que "les scientifiques ont été écoutés sur la dangerosité" du glyphosate sur la santé publique. Il souligne que les interdictions actuellement en vigueur concernent "les particuliers" et que de leurs côtés, "les agriculteurs sont formés, contrôlés et n'utilisent pas ce produit à outrance".
"On ne l'utilise pas pour le plaisir. On l'utilise quand c'est nécessaire."
Rémi Dumas, vice-président des Jeunes agriculteursà franceinfo
Le vice-président des Jeunes agriculteurs reste sceptique sur les traces de glyphosate qui peuvent éventuellement se retrouver dans les produits consommés par les Français. "Il faut remettre le glyphosate à sa place. C'est un désherbant qui va tuer les mauvaises herbes. Donc on ne le passe pas sur nos cultures parce que sinon ça tuerait nos cultures." Si des traces de glyphosates sont retrouvées sur les produits consommés, il faut savoir "d'où elles viennent" et si ce sont "des produits français ou qui viennent de l'étranger" où ils ne sont "pas produits dans les mêmes standards qu'en France".
"On a dix ans de répit"
Classé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme cancérogène probable, le glyphosate est "comme un médicament qu'on va utiliser. Il suffit d'avoir la bonne dose, de mettre les équipements de protection et d'utiliser à bon escient", affirme le viticulteur. Il assure en utiliser "très peu" : "Je réduis mes quantités au maximum que je puisse là où je peux trouver une alternative, je le fais. Mais il y a certains endroits où je ne peux pas."
Le vice-président des Jeunes agriculteurs prend enfin acte du renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour dix ans : "On a dix ans de répit. Maintenant, mettons-nous au travail pour trouver les alternatives là où on n'en avait pas actuellement." S'il faut se passer du glyphosate, il faut que "tous les pays de l'Union européenne aient les mêmes contraintes", alerte Rémi Dumas. Il appelle à mettre "les moyens sur la recherche et le développement" afin d'"avoir une réelle vision d'avenir". Il plaide pour une "agriculture européenne, une agriculture qui reste nourricière".
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