Renouvellement de l'autorisation du glyphosate : "Une erreur monumentale", réagit la Confédération paysanne
"C'est une erreur monumentale", réagit jeudi 16 novembre sur franceinfo Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, après que la Commission européenne a annoncé qu'elle renouvelait l'autorisation du glyphosate au sein de l'Union européenne pour dix ans. Elle a tranché ce jeudi, faute d'accord entre les 27 États membres. Comme le 13 octobre dernier, le deuxième vote organisé dans la matinée n'a pas permis de dégager une majorité pour ou contre.
La porte-parole de la Confédération paysanne regrette la "position mi-figue, mi-raisin" de la France qui s'est une nouvelle fois abstenue. "La France aurait pu avoir le courage de voter contre", estime Laurence Marandola.
Elle répète que la Commission européenne fait "une erreur" en renouvelant l'approbation du glyphosate car "cela ermet de continuer à faire croire qu'utiliser cet herbicide est sans conséquence". Or, "ce n'est pas le cas pour la santé des agriculteurs qui épandent ce produit, ce n'est pas le cas pour la santé des consommateurs et ce n'est pas le cas pour la santé des sols et de l'eau dans notre pays", énumère la porte-parole du la Confédération paysanne.
"Dix ans, c'est colossal pour notre santé et notre environnement."
Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanneà franceinfo
Selon Laurence Marandola, cela renvoie "aux calendes grecques les possibilités d'envisager des vrais changements dans les pratiques et dans les exploitations agricoles". Elle rappelle que son syndicat est "pour la fin immédiate de tous les pesticides les plus dangereux dont le glyphosate et pour une sortie accompagnée pour les moins dangereux". Elle "entend le discours" de certains syndicats agricole comme la FNSEA qui assurent que l'interdiction du glyphosate mettrait en difficulté de nombreuses exploitations car il n'existe pas d'alternative. La porte-parole de la Confédération paysanne tient à souligner "que ce n'est pas toute l'agriculture française qui utilise" cet herbicide mais "certaines productions très particulières : les céréales, les grandes cultures et la viticulture".
Au détriment de la santé des paysans
Elle affirme que les alternatives existent. Du moins, "si on en cherchait, on trouverait" mais "on s'interdit d'activer la recherche de solutions". Laurence Marandola demande "une vraie politique publique" en ce sens parce que "quelque part, on confie aux fabricants de pesticides la responsabilité de trouver des alternatives. C'est absurde". Elle appelle également la gouvernement à "se donner les moyens d'accompagner correctement les agriculteurs" pour une sortie des pesticides de synthèse. La porte-parole de la Confédération paysanne "veut rappeler l'engagement" d'Emmanuel Macron en 2017. "J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France au plus tard dans trois ans", avait écrit le président de la République sur Twitter (désormais X).
Dans son communiqué, la Commission européenne précise qu'elle "va maintenant procéder au renouvellement de l'approbation du glyphosate pour une période de dix ans, sous réserve de certaines nouvelles conditions et restrictions". Toutefois, la porte-parole de la Confédération paysanne estime que "ça reste scandaleux". Laurence Marandola maintient que le glyphosate contient "des molécules extrêmement dangereuses". L'Organisation mondiale de la santé (OMS) le classe "probable cancérogène". "Je peux témoigner : je pense qu’il n'y a pas un agriculteur dans ce pays qui n'a pas des collègues, des voisins, des membres de sa famille qui souffrent des conséquences de l'utilisation des pesticides", s'insurge-t-elle.
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