Environnement : Vers une interdiction des pesticides sur les cultures qui attirent les abeilles
Depuis qu'elle a annoncé la réautorisation des néonicotinoïdes pour les betteraviers, en août, la ministre de la Transition écologique travaille sur un nouvel arrêté interdisant les pesticides sur les arbres fruitiers, les colzas, les tournesols, et sur toute culture dite attractive.
Un peu moins de deux mois après l’adoption d’une loi qui réintroduit les néonicotinoïdes pour la culture de la betterave, le ministère de la Transition écologique présentera aux professionnels concernés vendredi 18 décembre, les grandes lignes d'un nouveau plan pour protéger les abeilles. Barbara Pompili compte adopter un arrêté interdisant l’utilisation de tous les pesticides sur les cultures qui attirent ces insectes. La mesure crée déjà des tensions, le principal syndicat agricole, la FNSEA, faisant part de son exaspération.
Ce renforcement de la réglementation est une vieille demande des défenseurs des abeilles. "On voit effectivement cette extension de principe comme un progrès, mais avec quelques possibilités de dérogation ou d'adaptation qui nous inquiètent un peu. Cela pourrait diminuer la portée positive de ces dispositions", déclare à franceinfo le directeur de l'association écologiste Générations Futures, François Veillerette.
Des interdictions d'herbicides et fongicides
Depuis août dernier, dans le sillage de la réautorisation des néonicotinoïdes, la ministre de la Transition écologique travaille sur une actualisation d'un arrêté de 2003 à partir des préconisations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Concrètement, en plus des insecticides qui sont déjà interdits, les agriculteurs n’auront plus le droit d’utiliser des herbicides ou des fongicides sur les arbres fruitiers, les colzas, les tournesols, et sur toute culture dite attractive.
Dans la liste des dérogations critiquées par Générations Futures, les agriculteurs pourront utiliser des produits qui portent la mention "abeilles" de nuit, trois heures après le coucher du soleil. "Ce n'est pas possible !", s'insurge Olivier Damaisin, éputé LREM du Lot-et-Garonne. "Comment peut-on dire à quelqu'un qui a déjà fait une grosse journée d'attendre trois heures après le coucher du soleil pour pouvoir aller traiter ?" L'élu a écrit en début de semaine au Premier ministre Jean Castex.
L'arrêté sera soumis à consultation publique dens les prochaines semaines. Le gouvernement prévoit de le publier avant avril prochain.
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