Chlordécone : une réforme de la prescription pour éviter le non-lieu
Utilisé pendant vingt ans dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, le chlordécone a contaminé les sols et les eaux pour plusieurs siècles. Mais ce pesticide a surtout contaminé ses habitants sur le long terme.
Alors que le Tribunal de Paris compte prononcer un non-lieu pour cause de prescription, une tribune réunissant des associations de victimes, des avocats, scientifiques s’élève contre cette absence de mise en cause. Pour Marie-Josèphe Hardy Dessources, membre du collectif LDM, cette prescription se fonde sur les délais de commencement, mais pas sur la fin des effets néfastes de ce pesticide.
Un appel à réformer la prescription
Interdit aux États-Unis dans les années 1970 et en métropole en 1990, le chlordécone a pu être utilisé par dérogation dans les bananeraies des Antilles jusqu’en 1993. Alors que la première plainte remonte à 2006, les Antillais présentent aujourd’hui un des taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Pour certains signataires de la tribune, cette impunité de l’état et ces délais de prescription représentent un mépris colonial. Ils appellent à réformer les règles de la prescription en prenant en compte les effets à très long terme du chlordécone.
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