Les voitures les plus polluantes bientôt interdites en centre-ville
L'expérimentation est censée durer trois ans. Huit agglomérations (Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Nice et Aix-en-Provence) se sont portées volontaires pour bannir les vieilles guimbardes de leur centre, rebaptisé pour l'occasion Zapa, comme Zone d'actions prioritaires pour l'air.
Le principe de ce dispositif qui existe déjà dans 180 villes européennes avait été acté à l'occasion du Grenelle de l'environnement. Ne restait plus qu'à désigner les véhicules à bannir. Nathalie Kosciusko-Morizet présentait ce matin un projet de nomenclature censé définir qui des deux-roues, voitures, utilitaires ou camions doit être considéré comme polluant.
La nomenclature classe les véhicules, dans chaque catégorie, sur une échelle de A à D en fonction de leur degré d'émission de particules fines. C'est la lettre D qui vous tiendrait à distance des centres urbains. D attribué d'office aux voitures mises en circulation avant 1997 ou aux scooters et motos datant d'avant 2004. Ce pourrait, selon Le Parisien, représenter près de 10 millions de véhicules en France, même si des dérogations restent possibles, notamment pour les véhicules prioritaires.
Les huit villes candidates n'ont pas levé le doigt par hasard. La plupart sont déjà surveillées du coin de l'œil par Bruxelles pour non-respect des normes de qualité de l'air. Des contentieux qui pourraient valoir à la France de lourdes amendes.
_ Mais chacune de ces agglomérations pourra établir ses propres règles. Décider du périmètre de la Zapa, qui rentre ou pas, quelle alternative (des parkings-relais aux portes de la ville ?). A Paris notamment, il est question de ne pas se cantonner aux particules fines, mais de stigmatiser aussi les véhicules qui émettent du CO². Ceci élargirait le parc interdit aux 4X4 et grosses berlines.
42.000 morts prématurées
L'expérimentation est censée commencer en 2012. Mais au vu du nombre de questions qui ne sont pas encore tranchées, il est probable que la mise en œuvre de ces Zapa ait un peu de retard à l'allumage.
Quand on se réfère pourtant aux indicateurs de l'OMS, on en déduit qu'il y a urgence : l'Organisation mondiale de la santé estime qu'il y aurait 42.000 morts prématurées en France chaque année, à cause de la qualité de l'air. Les particules fines dans l'atmosphère, générées pour moitié par le trafic automobile, pénètrent jusqu'à 85% dans les voies respiratoires. Les Zapa qui existent déjà en Europe n'ont pas entraîné "la disparition de la pollution, selon l'Ademe, mais une vraie diminution des particules".
À Londres, la qualité de l'air semble en effet s'être améliorée. Londres qui a mis en place en Grande-Bretagne un système assez similaire. La capitale britannique a instauré en 2003 un péage urbain pour lutter contre la pollution, puis "une zone de faible émission" concernant les poids-lourds.
Cécile Quéguiner, avec agences
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