Les techniciens japonais ont commencé à injecter de l'azote dans le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fukushima
Ils tentent d'éviter une explosion d'hydrogène et prévenir une aggravation de la catastrophe nucléaire en cours.
L'opération a été lancée mercredi soir plusieurs heures après le colmatage d'une fuite d'eau radioactive qui s'échappait du réacteur 2 voisin.
"Les travailleurs ont commencé à injecter de l'azote gazeux à 01h31 (16h31 GMT mercredi). Depuis, le niveau de la pression a augmenté et ils ont confirmé que le gaz avait bien pénétré dans le réacteur", a indiqué un porte-parole de Tepco, le propriétaire et exploitant de la centrale japonaise.
Les deux premières explosions survenues les 12 et 14 mars dans les réacteurs 1 et 3 avaient été provoquées par le contact de l'oxygène avec de l'hydrogène accumulé en grande quantité.
Selon Tepco, l'enveloppe extérieure de la cuve du réacteur 1 pourrait avoir été endommagée. "Si nous continuons à refroidir les réacteurs avec de l'eau, la fuite d'hydrogène en provenance de la cuve du réacteur pourrait s'accumuler et atteindre un niveau proche de l'explosion", a-t-il ajouté.
La fuite d'eau radioactive colmatée
La fuite radioactive du réacteur 2 a été colmatée mais Tepco est obligé de déverser dans l'océan Pacifique une partie de l'eau radioactive qui sert à refroidir le coeur des réacteurs, aggravant le risque d'une pollution de la chaîne alimentaire marine.
L'Autorité française de sureté nucléaire affirme ne pas avoir d'informations sur l'eau contaminée de la centrale. "Comment récupérer cette eau contaminée, nous n'avons pas de visibilité là-dessus", a indiqué un responsable de l'ASN.
Un volume important d'eau très contaminée, provenant du réacteur 2, s'échappait jour et nuit de cette fosse, à un rythme estimé à sept tonnes par heure. Cette fuite était à l'origine d'une élévation importante du taux d'iode radioactif 131 dans les prélèvements d'eau de mer, à proximité de la centrale.
Le risque de contamination de l'environnement marin n'est pas pour autant écarté, soulignent les experts. Ils craignent que la chaîne alimentaire marine ne soit contaminée en amont, à travers le plancton qui est consommé par les poissons.
Les opérations de rejet en mer de 11.500 tonnes d'eau faiblement radioactive, selon Tepco, se sont poursuivies mercredi, pour la troisième journée consécutive, en face de la centrale et à 250 kilomètres seulement de la mégapole de Tokyo et de ses 35 millions d'habitants. L'évacuation de cette eau dans l'océan, où les radioéléments sont censés se diluer, est nécessaire afin de libérer des cuves de stockage destinées à être remplies d'eau hautement radioactive qui s'est accumulée dans les installations et les galeries techniques des réacteurs 2 et 3.
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