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Des fleuristes vont indiquer l'origine des fleurs de leurs bouquets : "Il n'y a rien à cacher", assure un grossiste

L'initiative des fleuristes doit permettre une meilleure traçabilité en affichant la provenance des fleurs coupées vendues en France. Ce système doit voir le jour d'ici le mois de juin. 

Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un fleuriste emballe un bouquet de fleurs.  (AURÉLIE LAGAIN/Radio France)

Seulement 8% des fleurs coupées vendues en France ont été cultivées dans le pays mais cela, les acheteurs ne peuvent pas le savoir. Car contrairement aux fleurs en pot, l’affichage de l’origine n’est pas obligatoire pour les bouquets. L’Union nationale des fleuristes s’engage à créer, d'ici juin 2023, un système de traçage permettant de connaître la provenance de chaque tige, jusqu'au nom de leur producteur.  

Pascal Mutel, président de l'Union nationale des fleuristes – qui représente 15% des détaillants – espère que cet outil permettra aux consommateurs de savoir si la fleur a été produite dans de bonnes conditions, "d'où qu'elle vienne". "Des producteurs font des fleurs de très grande qualité, d'autres font des fleurs à moindre coût. C'est valable dans tous les pays du monde : en France, en Italie, en Hollande, au Kenya, etc."

"On sent bien une demande en ce sens des consommateurs et même de la filière en générale comme les fleuristes ou les importateurs", explique Maxime François, PDG du grossiste Fleur Assistance, mardi 4 octobre sur franceinfo. Selon lui, "les grossistes peuvent se plier à cette règle sans difficulté" car "il n'y a rien à cacher dans l'origine des produits". Il ajoute que les grossistes peuvent "déjà faire apparaître la provenance du produit sur les factures ou l'étiquetage. Souvent, les produits portent même un pochon qui identifie l'origine, voire la ferme. ".

"La production en France est la plus écologiquement acceptable."

Guillaume Froger, horticulteur

franceinfo

Guillaume Froger, horticulteur installé Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire) est très favorable à cette traçabilité, particulièrement dans le contexte de dérèglement climatique. "Les fleurs importées des Pays-Bas font au minimum 700 kilomètres avant d'être distribuées en France. Je ne vous parle même pas du Kenya ou de l'Amérique du Sud." Car Maxime François le constate : depuis quelques années, voire quelques décennies, "la France a décroché dans la compétition de l'industrie horticole, notamment en matière de fleurs coupées. C'est beaucoup moins le cas pour les fleurs en pot." 

Maxime François indique que le futur système de traçabilité n'affichera pas l'empreinte carbone des fleurs. Néanmoins, rappelle-t-il, "il existe déjà des certifications ou des labels qui encouragent les producteurs à avoir plus d'écoresponsabilité". Selon lui, le bilan carbone de la production de fleurs ne se résume pas à sa provenance : "Une fleur qui pousse dans un champ de l'Essonne sans chauffage sera vertueuse quoiqu'il arrive. En revanche, une fleur qui a poussé sous serre en France ou aux Pays-Bas, il y a des risques qu'elle soit moins vertueuse qu'une fleur qui a poussé sans chauffage ou sans éclairage au Kenya. Même en comptant le transport aérien". De son côté, Guillaume Froger assure qu'en France, "les fleurs sont produites de façon naturelle, sans chauffage, sans éclairage pratiquement huit mois de l'année". 

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