Le Parlement européen refuse d'augmenter le prix de la tonne de CO2
Les eurodéputés ont rejeté une proposition de la Commission, redoutant qu'elle pénalise les industries.
Pour ne pas pénaliser l'activité industrielle, le Parlement européen refuse d'augmenter le prix des permis de polluer mis en vente dans l'Union européenne. Les eurodéputés ont rejeté, mardi 16 avril, une proposition de la Commission européenne. Celle-ci visait à geler la mise aux enchères de 900 millions de tonnes de quotas d'émissions de CO2 sur les 8,5 milliards mises en vente dans l'UE sur la période 2013-2020.
Ce gel aurait permis de doubler le prix du CO2. Celui-ci est tombé à moins de 3 euros la tonne après le rejet de la proposition de la Commission. Elle était à dix euros, il y a un an. Principal instrument des engagements climatiques européens, le marché des quotas d'émission de CO2 est en pleine crise. Les entreprises les plus polluantes, notamment la sidérurgie, "ont tout intérêt à un prix du CO2 très bas", a précisé une source européenne.
Rejetée par 334 voix contre 315 et 63 abstentions
"Nous ne voulons pas faire supporter une nouvelle taxe" à l'industrie, a expliqué l'Italienne Amalia Sartori, présidente du groupe du Parti populaire européen (PPE-droite), la première force du Parlement européen. Le PPE a reçu dans son offensive le soutien de la Gauche unitaire européenne (GUE-communiste), des conservateurs britanniques, du groupe des eurosceptiques, ainsi que de certains élus libéraux allemands. Au total, la proposition a été rejetée avec 334 voix contre 315 et 63 abstentions.
L'UE s'est astreinte à trois objectifs pour 2020 : réduire ses émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, porter à 20% la part des énergies renouvelables et réaliser 20% d'économies dans sa consommation d'énergie. Elle devrait porter son effort de réduction à 40% en 2030 et à 60% en 2040.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.