La solution d'enterrer la centrale de Fukushima est envisagée pour empêcher un nuage radioactif de se former
Cette réponse, comparable à celle faite en 1986 à l'explosion de Tchernobyl, consiste à enfouir sous du sable et du béton la centrale, mais rendrait inhabitable une large zone du Japon pendant des décennies.
Les autorités considèrent qu'il est trop tôt pour parler de mesures à long terme et que leur priorité va au refroidissement de la centrale.
Elles n'ont pas réussi jusqu'à présent à faire redescendre la chaleur dans les piscines de refroidissement où, d'ordinaire, l'eau circule en permanence et garde les barres de combustible à une température raisonnable. Aussi l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) n'exclut-il pas de recourir aux mêmes moyens qu'à Tchernobyl.
"Il n'est pas impossible de recouvrir les réacteurs de béton mais notre priorité actuellement est d'essayer de les refroidir", a dit un responsable de Tepco vendredi.
Verser du sable sur du combustible en chaleur peut en effet produire théoriquement du verre et la chaleur empêcherait de poser un sarcophage durable en béton autour du site. Avant d'éventuellement installer cette structure, la centrale nucléaire resterait donc partiellement à ciel ouvert pendant des semaines, voire des mois, et continuerait de laisser échapper des particules radioactives.
Le sarcophage de Tchernobyl
A Tchernobyl , une armée de "liquidateurs" envoyée par l'Union soviétique avait enterré le réacteur sous des tonnes de sable et recouvert l'ensemble d'un container en béton, qualifié de "sarcophage", après des mois d'incendie et d'explosions.
Il n'a pas été posé correctement et s'est fissuré, laissant s'échapper des particules radioactives dans l'atmosphère et dans l'eau. Le sarcophage, qui reposait en partie sur les murs délabrés du réacteur, a dû être renforcé.
Un nouveau projet prévoit la construction, pour plusieurs milliards de dollars, d'une nouvelle structure qui serait assemblée loin de Tchernobyl et se superposerait à l'enveloppe existante.
Compte tenu du nombre de réacteurs endommagés (six) à la centrale de Fukushima-Daiichi, cette solution serait encore plus compliquée qu'en ex-URSS.
En outre, si les autorités affirment que la radioactivité en-dehors de la centrale n'est pas dangereuse pour la santé, la zone d'exclusion de 20 km autour de Fukushima-Daiichi pourrait devenir un "no-man's land" permanent, ce qui poserait un problème dans un pays si densément peuplé.
Vingt-cinq ans après, il est toujours interdit d'accéder à un rayon de 30 km autour de Tchernobyl , en Ukraine.
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