La raréfaction de la faune sauvage favoriserait l'esclavage des enfants
Le déclin des populations de poissons oblige, par exemple, certaines communautés à naviguer davantage, et dans des conditions plus difficiles, sans pour avoir pour autant les moyens d'engager des employés.
La raréfaction des animaux sauvages dans certaines zones du globe favoriserait l'esclavage, en particulier celui des enfants, selon une étude parue dans la revue Science (en anglais) et relayée par la BBC vendredi 25 juillet. Le déclin de certaines espèces contribuerait également à la prolifération du terrorisme.
Selon l'étude, l'exploitation des animaux sauvages (terrestres et marins) représente 400 milliards de dollars de revenus par an et assure l'existence de 15% de la population humaine mondiale. Mais le rapide épuisement des espèces a augmenté le besoin de main d'œuvre, et donc le recours à l'esclavage. Le déclin des populations de poissons implique, par exemple, que les bateaux de pêche doivent souvent davantage naviguer, et dans des conditions plus difficiles.
Des journées de 20 heures sans rémunération
"Il y a un lien direct entre la rareté de la faune, le travail de récolte de plus en plus exigeant et l'augmentation dramatique de l'esclavage des enfants, estime le professeur Justin Brashares de l'université de Berkeley (Californie), qui a dirigé l'étude. De nombreuses communautés qui dépendent de ces ressources n'ont pas les moyens d'embaucher davantage d'ouvriers. Cela conduit à l'achat pur et simple d'enfants en tant qu'esclaves."
C'est notamment le cas en Birmanie, au Cambodge ou en Thaïlande, où des esclaves sont vendus à des bateaux de pêche, forcés de rester en mer durant des années, pour des journées de travail pouvant aller jusqu'à 20 heures par jour, sans rémunération. L'exploitation des plus jeunes est également répandue en Afrique. Ceux-ci sont souvent utilisés par les chasseurs pour capturer des animaux dans des zones où la récolte est trop coûteuse, explique la BBC.
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