Cet article date de plus de neuf ans.

Bruxelles délaisse des projets écologiques pour se concentrer sur l'économie

Elle a annoncé sa volonté de cibler son action en 2015 sur des propositions de loi relançant l'emploi, et de retirer 83 textes antipollution, suscitant la colère des ONG écologistes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège de la Commission européenne, le 18 juin 2014, à Bruxelles (Belgique). (LEX VAN LIESHOUT / ANP MAG / AFP)

La Commission européenne a annoncé, mardi 16 décembre, sa volonté de concentrer son action, en 2015, sur des propositions de loi relançant l'emploi. Conséquence : elle retire 83 textes (projets de règlements et de directives), datant de la Commission Barroso. Parmi ces 83 projets, des dispositifs sur la qualité de l’air, mais aussi sur la taxation de l'énergie et sur la gestion des déchets recyclés, ainsi que l’économie circulaire, "pourtant très attendus", souligne Le Monde (article abonnés). La Commision les juge inutiles, obsolètes ou non susceptibles d'aboutir en raison d'une situation de blocage au sein du Conseil européen.

Cette annonce de la Commission Juncker a suscité la colère des élus écologistes. Les ministres aux Affaires européennes ont demandé à la Commission de "mieux considérer cette décision". Et une quinzaine d'ONG françaises ont condamné "dans les termes les plus forts" cette volonté de retirer du programme législatif de l'Union européenne des "propositions de textes clés" sur la qualité de l'air et les déchets.

Le texte sur la qualité de l'air "aurait pu sauver 58 000 vies par an"

WWF, Fondation Nicolas Hulot, Réseau Action Climat, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre, Respire, Zero Waste France...  jugent "incompréhensible" le retrait du "paquet qualité de l'air". Cette décision "annule" la révision de la directive "Plafonds d'émissions nationales" qui "aurait pu sauver 58 000 vies par an", affirment-elles dans un communiqué commun. Ces plafonds devaient fixer des limites aux principales sources de pollution générée par l’industrie, les transports, l’énergie et l’agriculture.

Concernant l'économie circulaire, la Commission retire "les objectifs de recyclage de 70% pour les déchets municipaux et de 80% pour les emballages, tout comme l'interdiction de mettre en décharge tout déchet recyclable ou biodégradable". Selon les ONG, "ces objectifs auraient pu créer des centaines de milliers d'emplois".

Pour les organisations de défense de l'environnement, ce "premier 'test' pour la nouvelle Commission Juncker (...) confirme le peu de cas qu'elle fait du développement durable et laisse craindre que cela ne soit que la première d'une série d'attaques à l'encontre des législations environnementales".

Selon elles, elle "a choisi de privilégier les intérêts privés de la frange la plus libérale" des milieux d'affaires européens "au mépris du bien-être des citoyens européens. Ignorant les bénéfices de moyen et long terme, la Commission laisse ainsi le champ libre à la perpétuation d'un modèle économique dépassé et polluant".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.