L'Union européenne modifie les règles sur la plantation du vignoble
Les nouvelles réglementations européennes permettront à l'Etat d'autoriser chaque année la plantation de nouvelles vignes sur une superficie correspondant au maximum à 1% du vignoble actuel. Le vignoble français pourra donc augmenter au maximum d'environ 8.000 hectares en 2016.
Autoriser la plantation par défaut, plutôt que l'interdire
La réforme européenne à l'origine de ce changement inverse les règles pour les autorisations de plantation. Jusqu'alors, l'extension des vignobles était interdite a priori et devait être justifiée par les producteurs ou les négociants. Désormais, les plantations sont autorisées a priori, dans la limite de 1% du vignoble existant dans chaque pays. Il reviendra aux autorités de motiver un refus d'extension.
"Vin de France", la nouvelle appellation qui fait débat
Ce changement de réglementation du vignoble prévoit une autre mesure qui suscite quelques craintes parmi les viticulteurs français. Il autorise la plantation de vignes pour produire des vins non couverts par une indication géographique AOC ou IGP. Ces vins porteront le label "Vin de France" et pourront être produit n'importe où sur le territoire. Ils correspondent à l'ancienne catégorie des "vins de table".
Pas de changement des cahiers des charges AOC et IGP
Jean-Luc Dairien, directeur de l'Institut national de l'origine et de la qualité, l’Inao, souhaite rassurer tous les viticulteurs inquiets. Pour lui, il ne faut pas tenir de "discours catastrophistes ". Cette nouvelle réglementation était "souhaitée" par la profession pour pouvoir "encadrer la production ", affirme-t-il. D’autant plus que "chacun des vignobles " avec appellation "pourra demander un plafonnemen t", explique-t-il, ce qui permettra à "chacun des vignobles de décider de sa stratégie : le développement ou la stabilité."
Il s’agit selon Jean-Luc Dairien d’un changement mineur : "Bruxelles a prévu une croissance maximale de 1% par an au niveau national, contre 0,5% actuellement". Par ailleurs, a-t-il précisé, "la réglementation sur les appellations d’origines et les indications géographiques restent inchangées. Chaque cahier des charges reste identique, (…) il n’y a pas de soucis à se faire à ce niveau-là. "
Entre 2000 et 2012, le vignoble français a reculé de 14% pour atteindre 750.000 hectares, selon FranceAgriMer. Ce nouveau dispositif pourrait permettre d’inverser la tendance.
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