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L'ONU adopte une résolution "historique" pour la justice climatique

Après ce vote, la Cour internationale de justice devra définir les "obligations qui incombent aux Etats" dans la protection du système climatique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre de Vanuatu, Ishmael Kalsakau, s'exprime à l'Assemblée générale de l'ONU, à New York, aux Etats-Unis, le 29 mars 2023. (ED JONES / AFP)

Un vote accueilli sous les applaudissements. L'Assemblée générale de l'ONU a adopté, mercredi 29 mars, une résolution "historique" visant à faire définir par la justice internationale les "obligations" des Etats dans la lutte contre le changement climatique. Un événement qui intervient après des années de campagne de l'archipel du Vanuatu, en première ligne face aux dévastations du réchauffement.

Avec l'adoption par consensus de cette résolution co-sponsorisée par plus de 130 Etats, la Cour internationale de justice (CIJ) devra désormais spécifier les différentes "obligations qui incombent aux Etats" dans la protection du système climatique, "pour les générations présentes et futures". "Un défi sans précédent de portée civilisationnelle", insiste le texte.

"Ensemble, vous écrivez l'Histoire", a lancé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à la tribune, estimant que même non contraignant, le futur avis de l'organe judiciaire des Nations unies pourrait aider les dirigeants de la planète à "prendre les mesures climatiques plus courageuses et plus fortes dont le monde a si désespérément besoin".

"Equité entre les générations"

Le gouvernement vanuatais a lancé cette "initiative historique" en 2021, après une campagne initiée par des étudiants d'une université des Fidji deux ans plus tôt.

Il y a une semaine, les experts climat de l'ONU (Giec) ont encore averti que le réchauffement devrait atteindre dès 2030-2035 le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris. Alors que les engagements nationaux des Etats à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l'accord de Paris ne sont pas contraignants, la résolution souligne l'importance d'autres textes internationaux, comme la déclaration universelle des droits de l'Homme.

"Cette résolution met au centre les droits humains et l'équité entre les générations en matière de changement climatique – deux éléments clé généralement absents du discours dominant", a commenté Shaina Sadai, du groupe de réflexion Union for concerned Scientists, au moment où la Cour européenne des droits de l'Homme tient une audience sur un premier recours climatique contre des Etats, la France et la Suisse.

Poids légal et moral

"Décrire [la résolution] comme l'avancée la plus importante au niveau mondial depuis l'accord de Paris semble exact", a-t-elle ajouté, la décrivant comme un "pas incroyablement important" notamment comme "guide" pour les tribunaux nationaux à travers le monde de plus en plus saisis de recours contre les Etats.

Même si les avis de la CIJ, organe judiciaire de l'ONU, ne sont pas contraignants, ils portent un poids légal et moral important, souvent pris en compte par les tribunaux nationaux. Le Vanuatu et ses soutiens espèrent donc que le futur avis, attendu d'ici environ deux ans, encouragera les gouvernements à accélérer leur action, par eux-mêmes ou via les recours en justice contre les Etats.

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