"L'écologie punitive ce n'est pas la nôtre, on n'est pas là pour emmerder les gens", se défend Marine Tondelier

La patronne des Ecologiste-EELV dénonce un "système fort avec les faibles, faible avec les forts".
Article rédigé par franceinfo
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Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Écologistes-EELV, le 9 avril 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"L'écologie punitive ce n'est pas la nôtre", soutient mardi 9 avril sur France Inter Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Écologistes-EELV, qui assure que son parti représente plutôt "l'écologie de la joie, de la justice, d'espoir et de redistribution". La conseillère régionale des Hauts-de-France considère qu'il "n'y a rien de pire que l'écologie quand elle n'est pas faite par des écologistes" car "ça se transforme en mesures péremptoires, punitives".

Marine Tondelier critique d'ailleurs le fait que ces mesures ne visent "jamais les gros, comme TotalÉnergies", mais surtout "les petits agriculteurs". "C'est un système qui est fort avec les faibles, faible avec les forts et qui à aucun moment ne se pose la question de l'acceptabilité sociale, ou de la justice des mesures mises en œuvre", fustige-t-elle. La patronne des écologistes assure au contraire que son parti "n'est pas là pour emmerder les gens qui galèrent déjà du fait des mêmes politiques qui cumulent les emmerdements envers les gens".

Elle se défend ainsi en évoquant le programme porté par la tête de liste Écologistes aux élections européennes, Marie Toussaint, notamment "l'ISF climatique" ou encore la prise de contrôle des groupes pétrogaziers européens les plus polluants.

L'écologie est "le défi le plus immense que l'humanité n'ait jamais eu à relever"

Pour la secrétaire nationale des Écologistes-EELV, l'écologie "prédomine toutes les autres batailles à mener" et représente ainsi "le défi le plus immense que l'humanité n'ait jamais eu à relever". Elle reconnaît pourtant qu'à l'heure actuelle "c'est mal parti". Elle invite donc les électeurs à faire "un choix radicalement différent" lors des prochaines élections européennes, en juin, en choisissant un "bulletin vert".

"L'Europe, depuis des décennies, c'est une cogestion entre les socialistes et les libéraux (...), c'est le ventre mou de l'Europe."

Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Écologistes-EELV

à franceinfo

Marine Tondelier accuse en effet les socialistes, mais aussi la droite et la majorité présidentielle de ne pas être "courageux" et de "regarder le sens du vent" avant de prendre des décisions au Parlement européen. "Quand le sens du vent va vers l'écologie, que les citoyens en réclament, alors ils y vont. Et puis, quand il y a des backlash, où on demande plus de sécurité, plus de rigueur, alors ils s'apprêtent à voter un Pacte sur l'asile et migration avec des choses terribles qui mettront en danger des gens", déplore la patronne des écologistes. Elle estime en effet que si les eurodéputés votent ce texte, alors "plus de gens vont mourir dans la Méditerranée, on [les] laissera à leur triste sort en ne s'en préoccupant pas ou en les laissant se débrouiller comme ils peuvent à Lampedusa ou Mayotte", ce qu'elle juge "inadmissible".

Interrogée sur l'absence d'union de la gauche pour ces élections européennes, Marine Tondelier rétorque que "les écologistes ne sont pas des opposants à l'union". Elle affirme ainsi qu'elle "s'active personnellement en tant que cheffe de parti à préparer très activement [l'union] pour 2027", c'est-à-dire pour la prochaine élection présidentielle. Mais la patronne des écologistes rappelle que les européennes "sont une proportionnelle à un tour". Dans ce contexte, "c'est une élection où on vote avec son cœur", soutient-elle. Elle qualifie donc de "logique" l'existence d'une liste écologiste. "J'ai deux adversaires dans cette histoire : l'extrême droite et les macronistes en place", ajoute-t-elle.

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