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Infographies Trois questions sur les 114 sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco et menacés par les activités industrielles

L'ONG WWF a publié, mercredi 6 avril, un rapport alarmant sur le nombre de sites naturels classés au Patrimoine mondial de l'Unesco et menacés par les activités industrielles. 

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un bateau de touristes découvre le grand bouddha de Leshan, dans le Sichuan en Chine. Le lieu est entré au Patrimoine mondial de l'Unesco en 1996 mais est menacé par les activités d'extraction pétrolière et gazière. (LIU JIN / AFP)

Près de la moitié des sites naturels classés au Patrimoine mondial de l'Unesco sont menacés. L'ONG WWF a révélé, mercredi 6 avril dans un rapport (document PDF), la liste des lieux classés menacés par des activités industrielles et économiques. "Sur les 229 sites naturels inscrits au Patrimoine mondial, 114 sont concernés par des activités industrielles néfastes", écrit l'ONG dans son rapport intitulé "Protéger les hommes en préservant la nature". Où sont donc ces sites menacés ? Par quoi le sont-ils ? Réponse en infographies. 

Où se situent les sites menacés ?

Le Grand Canyon aux Etats-Unis, le récif de la barrière du Belize ou encore de nombreux parcs nationaux et réserves naturelles : voice des sites pour lesquels WWF tire la sonnette d'alarme. Ils sont exactement 144, sur une liste de 229 sites, à être exposés à une "grave" ou "très grave menace", comme l'indique le rapport. 

Et le danger ne concerne pas que les sites en eux-mêmes. Leur dégradation pourrait "compromettre leur capacité à soutenir durablement les communautés locales", note l'ONG. Plus de 11 millions de personnes dépendant des sites en question. "Les activités industrielles néfastes exercent une grande menace sur le bien-être des communautés : elles dégradent l’environnement et compromettent la capacité des sites à être sources de bénéfices économiques et non- économiques pour les populations locales mais aussi et plus largement pour nous tous", dénonce Marco Lambertini, directeur général de WWF International. 

Dans quelles régions du monde les sites sont-ils le plus en danger ?

Trente des 42 sites de l'Afrique sub-saharienne sont menacés. La région Europe et Asie centrale est, elle, moins touchée puisque 16 des 54 sites sont considérés comme en péril à cause d'activités industrielles. WWF appelle les gouvernements et les entreprises des Etats concernés à agir en faveur d'un futur durable pour tous ces lieux. Il faut "veiller à ce qu'aucune activité industrielle néfaste, susceptible d'avoir un impact négatif sur la valeur universelle, exceptionnelle ou la valeur naturelle, économique et culturelle d'un site du Patrimoine mondial ne soit autorisée", réclame le rapport. 

Si l'Unesco décide de la classification des sites, l'organisation ne peut obliger les Etats à les protéger. Seul pouvoir en sa possession, elle peut déclasser un lieu, comme c'est arrivé à Oman, pour le sanctuaire de l'oryx arabe, envahi peu à peu par les forages pétroliers et le braconnage.

Quelles activités menacent les lieux ?

"Entres autres activités néfastes, qui sont souvent le fait de multinationales et de leurs filiales, on peut citer l'exploration et l'extraction pétrolière et gazière, l'exploitation minière, l'exploitation forestière illégale, la création de grandes infrastructures, la surpêche et la surexploitation des ressources en eau", détaille l'ONG. Ces diverses activités humaines viennent perturber la vie de la faune et de la flore locale. Le parc national du banc d’Arguin, en Mauritanie, est par exemple menacé par des pratiques de pêche insoutenables pour les populations locales. La surpêche n'est pourtant qu'une part infime du problème. 

La plus grande menace réside en l'exploration et l'extraction de pétrole et de gaz, ou encore l’exploitation minière mécanisée à grande échelle. Et "bien que le Comité du patrimoine mondial pose depuis longtemps comme principe l’incompatibilité de l’exploration et de l’extraction de pétrole et de gaz avec l’inscription au Patrimoine mondial, force est de constater la présence de concessions d’hydrocarbures dans près de 20% des sites naturels jouissant de ce statut", souligne WWF. S'y ajoutent souvent d'importantes infrastructures industrielles telles que des routes, des chemins de fer et des réseaux électriques qui viennent altérer le calme des sites.

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