Importations illégales de bois : opération coup de poing de Greenpeace
"Bois illégal, le gouvernement s'en fout royal !" indique la banderole portée par la dizaine de militants de Greenpeace rassemblés mercredi matin devant le ministère de l'Ecologie à Paris, pour une opération coup de poing. Ils ont déposé quatre tonnes de bois devant le ministère pour protester contre les importations illégales de bois.
140.000 tonnes de bois tropical sont importées chaque année en France, principalement au port de la Rochelle. Avant de devenir des meubles de jardins ou des planchers, ce bois passe par tout un réseau de traders et de transformateurs. Si bien qu'il est difficile pour le consommateur final de savoir d'où il vient exactement. En Europe, la France est la principale porte d'entrée du bois brésilien ou issu de la République démocratique du Congo. C'est l'une des raisons de l'action de mercredi matin pour dénoncer le manque de contrôle en France.
Plainte contre X auprès du procureur de La Rochelle
Selon Greenpeace, les contrôles sont insuffisants et la règlementation européenne n'est pas respectée. "Cette action intervient deux ans après l’entrée en vigueur le 3 mars 2013 du Règlement sur le bois de l’Union européenne, censé mettre fin aux importations de bois illégal en Europe ", indique l'ONG dans un communiqué. Elle précise qu'elle a porté plainte ce mercredi contre X pour défaut de diligence raisonnée et mise en marché de bois illégal auprès du procureur de La Rochelle.
L'ONG cite les chiffres d'Interpol selon lesquels au moins 15 % des importations dans le monde sont illégales car issues de la déforestation. Elle demande un bureau de vérification du bois, qui devrait être en place au moins depuis octobre dernier, mais qui n'a toujours pas vu le jour. Depuis octobre, il existe en effet un texte juridique qui punit de deux ans de prison et de 100.000 euros d'amende les importateurs de bois illégal.
#action #traficbois plus de 100 000 emails envoyés @RoyalSegolene http://t.co/uk6qJPMmAf message transmis ! pic.twitter.com/ZNFlQ0Z2Aw
— Greenpeace France (@greenpeacefr) March 4, 2015
Le ministère de l'Ecologie avoue un "retard"
Pour l'ONG, à la veille de la Conférence mondiale sur le climat en décembre prochain à Paris, il n'est pas normal que ce sujet ne soit pas mieux surveillé par la France. D'autant que la déforestation est responsable d'un quart des émissions de CO2.
Suite à sa mobilisation ce mercredi, l'organisation écologiste a été reçue par la directrice du cabinet de Ségolène Royal. Le ministère a ainsi admis un "retard " dans la mise en oeuvre de la règlementation européenne, indique Greenpeace, et a promis de revenir vers l'organisation d'ici la fin mars. "Il est regrettable d’être obligé de faire de telles actions pour enfin avoir un interlocuteur au ministère de l’Ecologie ", indique Greenpeace. "Le ministère témoigne d’un vague intérêt pour ce problème mais nous ne nous contenterons pas de vagues promesses. Il est temps d’agir contre ce trafic ", ajoute l'organisation.
#action #traficbois : RDV avec le ministère terminé, nous avons la confirmation que @ecologiEnergie n'a pas de dispositif ...
— Greenpeace France (@greenpeacefr) March 4, 2015
#action #traficbois @ecologiEnergie promet une évaluation complète fin mars ... La France est en retard !!
— Greenpeace France (@greenpeacefr) March 4, 2015
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