Greenpeace appelle à la première "manif" nautique à Bonifacio
Aujourd'hui, Greenpeace appelle à manifester. Une information qui ne ferait sans doute pas les gros titres s'il ne s'agissait pas d'une première dans le genre : une manifestation nautique, entièrement constituée de bateaux.
L'ONG et d'autres partenaires (l'association environnementaliste corse Le
Poulpe, le WWF et la Surfrider Foundation) invitent en effet les plaisanciers et amoureux de la mer à se rassembler dans les bouches de Bonifacio, au sud de la Corse. Elle leur donne rendez-vous autour de son navire-amiral, le Rainbow Warrior, pour exiger la protection de ce détroit.
Admiré pour sa beauté, mais redouté pour ses courants et ses vents violents, ainsi que ses nombreux écueils qui encerclent un chenal compliqué, balisé par les naufrages, dont le plus fameux, celui de la Sémillante, en 1855, a été raconté par Alphonse Daudet.
_ Malgré ces dangers, ce passage entre la Sardaigne et la Corse, est emprunté par plus de 3.000 navires par an. Selon Greenpeace, environ 10% de ces navires transportent des matières dangereuses, souvent à des vitesses déraisonnables.
La démarche de Greenpeace vient renforcer les demandes répétées formulées par l'Assemblée de Corse. Entre 1990 et 1992, en concertation avec ses homologues sardes, l'Assemblée de l'île a adopté de nombreuses motions demandant officiellement aux autorités compétentes l'interdiction totale de tout trafic de navires transportant des hydrocarbures ou autres matières dangereuses dans le détroit.
_ A l'occasion du "Grenelle de la mer", elle a réitéré sa demande de créer une “zone maritime particulièrement vulnérable” qui couvrirait la partie nord-ouest du bassin méditerranéen, allant des côtes espagnoles aux côtes italiennes.
Si cette zone était créée, le passage de tout navire serait alors interdit
dans le détroit. A ce jour, à la suite d'un accord entre Rome et Paris, le
détroit est interdit aux navires battant pavillon français ou italien
transportant des matières dangereuses. “Tous les autres, y compris ceux naviguant sous pavillon de complaisance, y circulent sans entrave”", souligne Greenpeace.
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