Forêts du Limousin : plus de 2 000 personnes manifestent en Creuse contre deux "méga-projets" industriels

Après une mobilisation bon enfant à Guéret, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène en fin de parcours.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants opposés à l'installation de deux projets industriels, à Guéret (Creuse), le 5 octobre 2024. (PASCAL LACHENAUD / AFP)

Environ 2 000 opposants à deux projets industriels accusés de "détruire" les forêts du Limousin ont manifesté à Guéret, en Creuse, samedi 5 octobre. Les manifestants ont déambulé dans le centre de cette ville de 13 000 habitants, dans une ambiance bon enfant émaillée de brefs instants de tensions avec les CRS, qui ont fait usage de gaz lacrymogène en fin de parcours.

Avant le départ du cortège, les manifestants ont érigé une "vigie de surveillance" en bois, sur le site où doit être implanté à l'horizon de 2026 une usine de pellets en périphérie de la ville. Selon son promoteur, Biosyl, l'un des plus gros fabricants français de granulés de bois, cette usine, soutenue par la coopérative forestière Unisylva, doit permettre de chauffer 70 000 foyers en s'appuyant sur des "ressources forestières importantes" mais aujourd'hui "sous-exploitées", et "renforcer la gestion durable des forêts".

"De véritables machines à déforester"

Mais pour les opposants, emmenés par les collectifs locaux Canopée et Syndicat de la montagne limousine, ainsi que France nature environnement et la CGT, ce projet, tout comme celui d'une extension d'une scierie à Egletons (Corrèze), pour en faire la plus grande de France, incarne "l'industrialisation de la forêt". "Ce sont de véritables machines à déforester, qui ne s'alimentent qu'avec du bois de coupes rases de feuillus et qui vont rejeter du carbone dans l'atmosphère", s'indigne l'un des porte-paroles de la manifestation.

"Biosyl = Biocide", "Pour des forêts vivantes", "la filière bois a un avenir sans méga-projets", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par la foule, encadrée par une forte présence policière. Présente dans le cortège, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé le fait "qu'il n'y ait aucun débat démocratique sur la question de la forêt".

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