Des dizaines de millions d'Indiens menacés par la sécheresse
"La récolte est
déjà perdue, nous n'avons plus d'eau potable, les animaux sont en train de mourir ",
témoigne un agriculteur qui possède dix hectares de champs de maïs et de cannes
à sucre à 350 kilomètres au sud-est de Bombay.
Le Maharastra connaît une
sécheresse plus alarmante que celle de 1972, la précédente année record. Conséquence,
des dizaines de millions de personnes dépendent des quelque 2.000 camions
citernes dépêchés sur place par le gouvernement. Mais cela ne suffit pas. Il y a
quelques jours, une livraison d'eau a tourné à la bataille rangée entre deux villages
dans l'ouest de l'Inde. Six personnes ont été blessées à coups de couteau et de
sabre.
"La faute du gouvernement "
Au-delà des raisons
climatiques, de plus en plus d'habitants pointent la responsabilité de l'Etat
dans cet épisode de sécheresse. "Les rivières sont bien remplies, mais le
système d'irrigation ne fonctionne pas. C'est de la faute du gouvernement qui
ne s'intéresse pas aux agriculteurs ", dénonce le cultivateur de maïs. De
fait, sur les dix dernières années, la surface de terre irriguée n'a augmenté
que de 0,1% malgré la dépense de dix milliards d'euros.
Les cultures ne sont
pas les seules à subir les conséquences de cette sécheresse. Christopher Moles
est directeur de l'hôpital de Jalna qui traite 300 personnes par jour : "L'eau
ne coule plus de nos robinets depuis au moins trois mois et je dois acheter de
l'eau par citerne. Mais il y en a de moins en moins. Nous allons peut-être
devoir réduire notre activité et ne plus traiter que les urgences. Or, l'hôpital
le plus proche est à 60 kilomètres d'ici. "
La situation est
d'autant plus critique que les prochaines pluies ne sont pas attendues avant le
mois de juin prochain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.