Découvrir le monde avec les yeux d'un ours
Le Muséum de
Toulouse – qui organise une exposition Ours, mythes et réalités – a lancé en
2013 une expérience inédite en collaboration avec Blizzard Productions. Ensemble, ils
ont installé une caméra couplée à un GPS et un accéléromètre sur un ours
sauvage slovène. Les images viennent d'être mises en ligne.
À raison de cinq minutes par heure, pendant douze heures par
jour et durant un mois, les scientifiques ont pu se mettre dans la peau d'un
ours. C'est l'ourse Tolosa, une femelle
de quatre-cinq ans qui a été équipée. L'opération a été supervisée par le
réalisateur animalier Michel Tonelli.
Une journée de
Tolosa résumée en une vidéo
Les scientifiques n'en
apprennent finalement pas beaucoup plus que ce qu'ils ne savaient déjà sur le
comportement des ours. Mais pour la
première fois, ils ont pu se mettre "dans sa peau ". Grâce à ces images, "on rentre dans la
boîte noire, dans l'umwelt, l'univers propre spécifique de l'espèce ", explique
Henri Cap, zoologue au Muséum. Par exemple, lorsque le plantigrade passe à côté
d'une cabane où il a vécu manifestement une
"mauvaise expérience ", il "tourne la tête " et
déguerpit immédiatement. "C'est troublant,
c'est comme si on était un ours, on prend peur en voyant cette cabane
humaine ", s'enthousiasme Henri Cap.
Dans ces vidéos, Tolosa
est par exemple filmée en train de manger des baies de sorbier blanc, de
prélever des larves d'insectes. Plus surprenant – et cela intrigue les
scientifiques – Tolosa fait tomber des arbres morts. Pourquoi ? Peut-être par
jeu, peut-être pour faciliter leur colonisation future par les insectes.
Tolosa fait rouler des
pierres et mange des larves
Tolosa casse des arbres
Tolosa se repose et
observe le ciel
L'ensemble des vidéos à
découvrir ici ►►► Le site du Muséum de Toulouse
Au dela de l'aspect
scientifique, le projet vise aussi à faire connaître le plantigrade, qui suscite
en France une vive querelle. La population des ours, qui menaçait de totalement
disparaître dans les années 1990, n'a été sauvée que grâce à des lâchers d'ours
slovènes dans les Pyrénées.
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