Cet article date de plus de deux ans.

Tribune "Nous partageons l'angoisse de la jeunesse" : une trentaine de personnalités apportent leur soutien à la grève mondiale pour le climat du 25 mars

Dans un texte publié sur franceinfo.fr, le réalisateur Cyril Dion, l'actrice Lucie Lucas ou encore le chanteur Gauvain Sers estiment que les jeunes qui manifestent ont été "privés de leur insouciance". "Il est temps d'écouter leur cri d'alerte", écrivent-ils.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
De jeunes manifestants contre le réchauffement climatique, le 29 novembre 2019, à Rennes (Ille-et-Vilaine).  (VERNAULT QUENTIN / NURPHOTO / AFP)

La jeunesse va descendre à nouveau dans la rue pour réclamer davantage d'actions contre le réchauffement climatique. A l'initiative du mouvement Fridays for Future de la Suédoise Greta Thunberg, une nouvelle journée mondiale d'action des jeunes pour le climat est organisée vendredi 25 mars un peu partout dans le monde. L'occasion pour 31 personnalités, dont le réalisateur Cyril Dion, l'actrice Lucie Lucas, l'ancienne ministre Aurélie Filippetti ou le chercheur Wolfgang Cramer d'exprimer leur soutien à ce mouvement. "Nous entendons et partageons l'angoisse de la jeunesse. Cette angoisse est légitime, et surtout, cette angoisse doit pousser à l'action", écrivent-ils. Ils s'expriment ici librement.


Chaque génération a son combat. Voici le vôtre.

La crise climatique est un enjeu crucial qui requiert des mesures radicales, c'est pourquoi la jeunesse, dans un mouvement coordonné à l'échelle mondiale, a choisi de faire grève vendredi 25 mars. Cette grève est un acte puissant et un outil symbolique fort qui lui permet de retranscrire ses préoccupations, peurs et attentes dans l'action et pas seulement à travers de beaux discours.

Faire grève, ce n'est pas faire l'école buissonnière. Faire grève, quand on a 10, 15 ou 20 ans, c'est dénoncer la profonde incohérence qui gouverne notre monde : le système scolaire prépare nos enfants à leur avenir, quand les systèmes financier, industriel et géopolitique s'acharnent minutieusement à en assurer la destruction. N'y a-t-il pas une grossière hypocrisie dans ce discours à double face ? Entre promesses dans le vide et mensonges de soutenabilité, les jeunes réclament des comptes aux dirigeants et aux dirigeantes.

Pendant des années, les sociétés se sont développées dans l'insouciance, croyant en un modèle de consommation et de production infinies. Pourtant, aujourd'hui, nous sommes face au mur.

"Chaque jour, des espèces disparaissent. Chaque jour, les forêts reculent. Chaque jour, des populations voient leurs maisons englouties par la montée des eaux."

Les signataires de la tribune

sur franceinfo.fr

La crise climatique n'est plus une hypothèse, mais une menaçante réalité : on peut lire dans le deuxième volet du sixième rapport du Giec sorti il y a bientôt trois semaines qu'au moins 3,3 milliards de personnes vivent dans des environnements très vulnérables au changement climatique.

Alors que les scientifiques appellent à un réveil des consciences depuis les années 1970, de génération en génération, il semblerait que l'humanité ait choisi de fermer les yeux. Désormais, il nous faut nous réveiller de ce doux rêve de croissance et d'abondance.

"Il est temps d'écouter les cris d'alerte des scientifiques et ceux de la jeunesse les ayant rejoints récemment avec Greta Thunberg comme porte-voix. Celles et ceux qui tentent de sortir l'humanité de son somnambulisme suicidaire."

Les signataires de la tribune

sur franceinfo.fr


Car c'est de la vie animale, végétale et humaine dont il est question. Les jeunes, bien conscients de la précarité de la situation, se démènent jour après jour pour nous le rappeler. Privés de leur enfance, ils héritent d'une responsabilité jusque-là déniée. Privés de leur insouciance, ils se retrouvent obligés de descendre dans les rues, sécher les cours et crier dans des mégaphones.

Face à la perspective angoissante d'un avenir incertain, la jeunesse dénonce haut et fort la passivité et le déni dans lesquels se sont retranchés les dirigeants actuels et passés.

"Aussi, nous l'affirmons à travers cette tribune : nous entendons et partageons l'angoisse de la jeunesse. Cette angoisse est légitime, et surtout, cette angoisse doit pousser à l'action."

Les signataires de la tribune

sur franceinfo.fr

Aujourd'hui, le changement climatique est une réalité et le combattre doit être notre priorité. Ensemble, choisissons le bon combat. Notre lutte, celle contre la déforestation, contre la pollution et l'extinction de masse, est une lutte universelle. Face aux guerres dévastatrices, qui ravagent, divisent et meurtrissent, sachons nous unir et travailler en commun pour construire un avenir meilleur. Nous refusons la vision d'une écologie punitive mais revendiquons un engagement collectif et pacifiste.

"Nous n'avons qu'une seule planète, plutôt que la détruire, tâchons de la préserver."

Les signataires de la tribune

sur franceinfo.fr

Dans un monde bouleversé par la guerre en Ukraine, notre futur est suspendu aux fusils à la frontière de l'Europe, et alors que notre dépendance aux énergies fossiles est remise en cause, il est plus que temps de mettre en œuvre les grandes transformations nécessaires pour nous assurer un monde durable. Un monde sans énergies fossiles et en paix.

Nous saluons cette jeunesse qui s'engage et nous mobilisons à ses côtés : les jeunes ne sont pas seuls à porter ce combat. Il nous concerne toutes et tous et nous serons à leur côté vendredi pour appuyer leurs combats vers une justice climatique.

Les signataires de la tribune :

Wolfgang Cramer, directeur de recherche au CNRS et membre du Giec
Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris
Alice Timsit, conseillère de Paris
Lucie Lucas, comédienne
Agnès Catoire, membre de la Convention citoyenne pour le climat
Paula Forteza, députée écologiste
Cyril Dion, auteur, réalisateur, poète, militant écologique
Chloé Sagaspe, conseillère de Paris
Alice Barbe, entrepreneure et fondatrice de l'Académie des futurs leadeurs
Karima Delli, député européenne
Hugo Viel, activiste
Nicolas Dubois, photographe
Tim Dup, chanteur et compositeur
François Flahault, directeur de recherche émérite au CNRS
Alain Mestre, membre du groupe d'appui auprès de la Convention citoyenne pour le climat
Dorothée Browaeys, journaliste
Taha Bouhaafs, journaliste engagé
Alain Coulombel, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts
Michèle Leclerc-Olive, chercheure
Jennifer de Temmerman, députée du Nord et autrice d'un rapport présentant l'inaction climatique comme une atteinte aux droits de l'enfant
Gauvain Sers, chanteur
Jean-Luc Bennahmias, homme politique
Johan Reboul, influenceur écologiste
Paloma Moritz, journaliste écologie pour le média Blast
Patrick Viveret, philosophe et magistrat honoraire
Emily Loizeau, chanteuse
Roxane Lundy, femme politique
Annie Lahmer, conseillère régionale écologiste et militante féministe
Roberto Roméro, conseiller régional d'Ile-de-France
Pierre Larrouturou, député européen
Aurélie Filippetti, professeure, autrice et ancienne ministre de la Culture

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.