Cet article date de plus d'un an.

Thomas Pesquet, "inquiet" face au dérèglement climatique, appelle à "s'occuper" de la Terre, seul "environnement propice à la vie humaine"

L'astronaute publie un livre des photos qu'il a prises depuis l'espace et qui lui ont permis de prendre du recul sur le changement climatique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'astronaute français Thomas Pesquet lors d'une conférence de presse, le 27 juin 2022, à Bruxelles (Belgique).  (VALERIA MONGELLI / AFP)

"La Terre est un grand navire, tout ce qu'on a s'y trouve, et il faut s'en occuper", lance Thomas Pesquet, invité de France Inter. L'astronaute publie mercredi 2 novembre le livre de photos La Terre entre nos mains (Flammarion), dont les droits seront reversés aux Restos du cœur. "On a la chance d'avoir cet environnement propice à la vie humaine", poursuit-il, évoquant "la finitude de la Terre", cette "oasis dans un monde inhospitalier qu'est l'environnement spatiale".

Thomas Pesquet reconnaît "une certaine inquiétude" vis-à-vis du dérèglement climatique. Une fois la fascination passée d'être dans l'espace vient "le recul" et la prise de conscience : "On voit la pollution marine, la pollution atmosphérique, la déforestation, la fonte des glaciers", énumère l'astronaute. Il raconte "les feux d'une ampleur incroyable" qu'il a vus à l'été 2021 en survolant la Californie "entièrement recouverte d'un nuage de fumée, on voyait les flammes, c'était la première fois", poursuit-il.

Selon lui, "l'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes crève les yeux" et "crève le cœur", comme par exemple la baie de Betsiboka à Madagascar, dont la vue depuis l'espace laisse apparaître les "sédiments", "des coulées rouges", symboles du "mauvais entretien des berges en amont".

"On prend des photos, tandis que des gens subissent"

De son statut de témoin à part entière Thomas Pesquet tire également "une grande frustration", malgré un rôle nécessaire. "On témoigne de cela mais on est bien à l'abri depuis notre station spatiale, donc on se sent presque un peu coupable de ce dérèglement climatique", confie l'astronaute. "On est aux premières loges, on prend des photos, tandis que des gens subissent, c'est un peu injuste", ajoute-t-il tout en rappelant l'apport des missions spatiales pour les scientifiques.

"Les agences spatiales sont vraiment au premier rang de la lutte pour protéger la planète. C'est de l'espace qu'on se rend compte du réchauffement climatique, parce qu'on a une flotte de satellites qui mesurent la fonte des glaciers, l'augmentation des températures, la concentration des gaz à effet de serre. La première chose qu'on fait c'est être au chevet de la terre", résume-t-il. Par ailleurs, Thomas Pesquet assure que ses missions tendent à avoir "l'impact le plus minime sur l'environnement", en utilisant par exemple "des carburants moins polluants".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.