Réchauffement climatique : les vignobles européens pourront-ils toujours produire du vin de qualité ?

Une étude publiée dans la revue scientifique Nature Reviews Earth and Environment alerte sur l'évolution des régions viticoles dans le monde face au réchauffement climatique.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des vignobles à Chambolle-Musigny, en Bourgogne, 2017. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Le Danemark détrônera-t-il un jour la France en termes de production de vin ? Le scénario n'est pas si farfelu si l'on en croit une étude publiée dans la revue scientifique Nature Reviews Earth and Environment. Il s'agit d'une cartographie mondiale de l'évolution des régions viticoles face au changement climatique. Étude à laquelle ont collaboré des chercheurs de Bordeaux. D’après eux, 90% des régions viticoles du sud de l'Europe et de Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité.

Si le réchauffement global se poursuit et dépasse les deux degrés, il y aura, selon cette étude, des gagnants et des perdants. Les perdants ce sont les viticulteurs grecs, italiens ou espagnols. Ceux qui verront leur vin perdre en qualité, leur rendement se détériorer. La hausse des températures aura un impact sur le goût et l'acidité des raisins, sur les teneurs en alcool. Et cet impact se fait d'ailleurs déjà ressentir avec des vendanges qui ont lieu deux à trois semaines plus tôt qu'il y a 40 ans. Le sud de la France, lui, devrait être relativement épargné. 

Les chercheurs à l'origine de cette étude préconisent donc aux viticulteurs de s'adapter, notamment en variant les cépages. "Logiquement, ce sont les cépages qui sont originaires du bassin méditerranéen comme le mourvèdre, le grenache, le carignan", explique Kees Van Leuwenn, professeur de viticulture à Bordeaux Science Agro. "Ce sont des cépages très bien adaptés aux conditions chaudes et sèches", ajoute-t-il en précisant qu'il n'est pas question de compter sur l'irrigation pour contrer les effets du changement climatique. 

D'autres régions, en revanche, pourraient voir leur potentiel viticole se développer. Le nord de la France, la Belgique, les Pays-Bas ou même le Danemark. Mais d'après les chercheurs, tant que le réchauffement est maintenu sous le seuil clef de deux degrés, les viticulteurs pourront encore s'adapter.

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