Neutralité carbone : "On n'est vraiment pas sur la bonne trajectoire", dénonce Oxfam France
"On n'est vraiment pas sur la bonne trajectoire", dénonce Elise Naccarato, responsable climat à Oxfam France, mardi 27 décembre sur franceinfo, alors que la France a émis presque autant de gaz à effet de serre sur les neuf premiers mois de 2022 que pendant toute l'année 2021, selon une pré-évaluation du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa). Elle envisage de retourner devant les tribunaux pour contraindre l'Etat à agir.
L'association chargée par le gouvernement de surveiller les émissions de gaz à effet de serre au niveau national a rendu son pré-rapport le 21 décembre dernier – dont la version finale n'est pas encore sortie. Selon lui, la France a émis 418 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2021 et un peu plus de 306 millions de tonnes sur les neuf premiers mois de 2022, notamment à cause de l'augmentation de la consommation de gaz pour produire de l'électricité. Il faudrait au minimum 16 millions de tonnes en moins cette année par rapport à 2021 pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050.
Des mesures "cosmétiques"
"On ne va pas assez vite, on ne va pas assez loin", estime la responsable climat d’Oxfam France, alors que l'Etat, condamné pour son inaction climatique par des juges administratifs, avait jusqu'au 31 décembre 2022 pour engager de nouvelles mesures pour réduire ses émissions.
Oxfam ainsi que Greenpeace et Notre affaire à tous, qui avaient poursuivi l'Etat en justice dans ce qui a été appelé "l'Affaire du siècle", vont donc "demander à l'État d'aller plus loin, retourner devant les tribunaux et demander une astreinte financière à l'Etat pour qu'il soit obligé de réduire ses émissions de gaz à effet de serre", annonce Elise Naccarato. Elles ont aussi envoyé une lettre la semaine dernière au ministre de la Transition écologique pour lui demander de justifier ses actions
La responsable climat d'Oxfam France estime que pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il faut engager "des transformations au niveau global", "secteur par secteur". Elle fustige des mesures "cosmétiques" dans "une logique de compensation" qui expliquent les mauvais résultats de la France.
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