À Marseille, des capteurs de CO2 amovibles installés pour prendre conscience de la qualité de l'air
Marseille innove avec la mise en place cette semaine de capteurs de proximité déplaçables à volonté. Ils permettent d’analyser mais surtout de connaître en temps réel les taux des principaux polluants qui se trouvent dans l’air.
Marseille est sous le vent du complexe pétrochimique de Fos-sur-Mer, qui se situe à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau. S’y ajoutent la pollution des bateaux de croisières et celle des voitures. À l’origine de ce capteur, la fédération L’Air et moi qui sensibilise les écoliers aux bonnes pratiques pour préserver la qualité de l’air, comme par exemple aérer souvent les salles de classe. "En 10 à 20 minutes, dans une salle de classe, on peut avoir plus de 1 500 parties par million de CO2.", explique, lundi 7 novembre, Victor-Hugo Espinoza président de L'Air et moi. "C'est un indice pour ouvrir tout de suite les fenêtres."
"Aujourd'hui on doit aussi faire preuve de sobriété énergétique. Il faut donc trouver un juste milieu pour, à la fois, ne pas gaspiller l'énergie et en même temps respirer le mieux possible."
Victor-Hugo Espinoza, président de L'Air et moià franceinfo
La grande nouveauté, c’est que ce capteur itinérant analyse en temps réel d’autres sources de pollution, comme les particules fines provenant de l’industrie, des voitures ou des bateaux de croisières. Paul Vuarambon est l’un des concepteurs : "L'idée, c'était d'avoir un dispositif qui soit vraiment très simple." Tout en parlant, il décrit le fonctionnement : "Par exemple, on voit écrit CO2, 556... Mais le grand public ne sait pas trop ce que représente ce '556'. Donc on a rajouté un code couleur, du vert au rouge, qui correspond au seuil de la qualité de l'air. Derrière il y a aussi un message d'action pour améliorer justement la qualité de l'air."
Une cartographie de l'air en temps réel
Les premiers prototypes ont été livrés aux quatre maires des secteurs considérés comme les plus pollués de la ville. Didier Jau est maire des 4e et 5e arrondissements :"Pour moi c'est une solution de santé publique."
"La pollution ne se voit pas. Là, il y a des marqueurs, il y a des quantités, ça fait voir l'invisible. Et c'est très important."
Didier Jau, maire des IVème et Vème arrondissments de Marseilleà franceinfo
Lui compte sur une prise de conscience des habitants : "Sur notre secteur, nous avons une partie ZFE (zone à faible émission) et une partie hors-ZFE", détaille Didier Jau. "C'est justement là que nous allons pouvoir effectuer ces mesures et les rendre publiques. Ça nous permet d'envisager des pistes. C'est la population qui doit se saisir de ces sujets, et ensemble nous irons loin."
Un capteur coûte moins de 400 euros. Reliés à un terminal, ils permettront d’avoir une cartographie en temps réel de l’air que l’on respire à Marseille, si toutefois la décision est prise de les déployer en grand nombre.
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