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Crise climatique : l'association Bloom saisit le Conseil d'État, accusant le gouvernement de ne pas assez protéger les océans

L'association Bloom publie vendredi une étude sur les aires marines dites protégées. Selon elle, l'an dernier "la pêche industrielle a passé plus de 47% de son temps à pêcher dans des aires marines supposément protégées".

Article rédigé par franceinfo
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La pêche d'un chalutier (illustration). (THIERRY CREUX / MAXPPP)

L'association Bloom accuse vendredi 7 octobre le gouvernement de ne pas assez protéger les océans. Elle saisit le Conseil d'État pour tenter de casser l'arrêté gouvernemental du 12 avril qui définit les aires marines protégées. L'association qualifie ce texte d'"antiécologique". Elle estime qu'il "fait peser une grave menace sur l'océan et les écosystèmes marins". "Malgré les engagements de l'Union européenne et de la France de protéger 30% de leurs eaux, dont un tiers en 'protection stricte', la vaste majorité des aires marines dites 'protégées' françaises ne limite aucunement les pratiques de pêche les plus destructrices et les plus énergivores", accuse l'association.

>> L'article à lire pour comprendre pourquoi les océans sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique

Cette action devant le Conseil d'État intervient alors que l'association publie vendredi une étude sur les aires marines dites protégées. Cette recherche a été menée du 1er janvier 2015 au 31 juillet 2022 à partir de données satellite des navires de pêche. Selon cette étude, l'an dernier "la pêche industrielle a passé plus de 47% de son temps à pêcher dans des aires marines supposément protégées". L'association Bloom regrette qu'en France il soit "parfaitement possible d'extraire des ressources ou de pêcher avec des engins tractés qui raclent les fonds marins comme le chalutage de fond ou la senne démersale dans les aires marines dites 'protégées'".

"Passer des paroles aux actes"

L'association accuse donc le gouvernement de "donner un blanc-seing aux activités destructrices au sein des zones de protection forte qui devraient, par définition, être les plus protégées des zones protégées". Elle pointe du doigt le discours d'Emmanuel Macron aux Nations unies le 21 septembre 2022.

"Nous devons protéger ensemble nos puits de carbone et nos trésors de biodiversité", assurait alors le président de la République. Il soutenait que 33% de la surface maritime était sous le statut des aires marines protégées, ce que remet en cause l'association Bloom. Son directeur, Frédéric Le Manach, dénonce "l'incohérence totale des annonces et des actes du gouvernement français qui dit protéger sans interdire quoi que ce soit".

L'association appelle ainsi Emmanuel Macron à "passer des paroles aux actes". Elle demande au gouvernement d'instaurer "un régime de protection stricte qui soit conforme aux recommandations scientifiques internationales dans 10% de ses eaux". Il faudrait aussi, selon elle, "interdire la pêche industrielle, dont le chalutage de fond, dans l'ensemble des aires marines dites protégées".

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