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Les jeunes en grève pour le climat : "Si vous estimez que nous perdons notre temps, dites-vous que nos leaders ont perdu des décennies en ne faisant rien"

Après Bruxelles jeudi, la Suédoise Greta Thunberg, nouvelle icône de la lutte pour la protection de l'environnement, sera à Paris vendredi, en soutien aux jeunes en grève pour le climat.

Article rédigé par franceinfo - Angélique Bouin, Édité par Margot Delpierre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Greta Thunberg, à Bruxelles le 21 février 2019. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

La jeune Suédoise Greta Thunberg sera à Paris, vendredi 22 février, aux côtés des jeunes qui manifestent pour défendre le climat pour la deuxième semaine. L'adolescente de 16 ans, devenue une icône mondiale avec sa grève de l’école chaque vendredi et son discours à la COP24, est très attendue. Avant son déplacement dans la capitale française, elle était jeudi à Bruxelles (Belgique) où elle s'est exprimée devant le Comité économique et social européen, avant de se joindre à la manifestation hebdomadaire des jeunes belges.

À 16 ans, elle bouscule les politiques

Greta Thunberg est une minuscule jeune femme de 16 ans. Le visage encore poupin avec ses deux longues tresses, son regard fixe la salle. Dès les premiers mots, face au Comité économique et social européen, le ton est donné : "Si vous pensez que nous devrions plutôt être en classe, alors on vous propose de prendre notre place dans la rue, déclare-t-elle. Faites grève, vous aussi ! Ou mieux encore, rejoignez-nous pour que les choses avancent. Et si vous estimez que nous perdons notre temps en séchant les cours, alors dites-vous bien que nos leaders politiques ont perdu des décennies en ne faisant rien."

On a commencé à nettoyer votre bazar et on ne s’arrêtera pas avant que ce soit fini.

Greta Thunberg

au Comité économique et social européen

Bousculer la classe politique pour qu’elle passe à l’action, c’est le cœur de son combat. En Suède, Greta Thunberg manifeste devant le parlement pour exiger que son gouvernement respecte l’accord de Paris. Et sa détermination ne laisse pas indifférent. Karl-Heinz Lamberts, président du Comité des régions, se dit ému à la tribune. "Oui nous avons réalisé des réussites, mais il reste beaucoup à faire, et Greta Thunberg nous l’a rappelé très concrètement", affirme-t-il.

Étant politicien depuis des décennies, je me demande si nous avons bien fait notre travail.

Karl-Heinz Lamberts

au Comité économique et social européen

C’est à l’âge de 8 ans que Greta découvre l’écologie avec l’image d’ours polaires affamés. La jeune fille est atteinte du syndrome d’Asperger - forme d’autisme sans déficience mentale - qui peut se traduire par des passions obsessionnelles. Elle dit avoir fait de ce handicap une force.

Scènes d'hystérie sur son passage

À son arrivée dans le cortège des jeunes belges, mobilisés depuis sept semaines, la foule était en délire. La police a même dû intervenir. "C’est elle qui a inspiré notre mouvement", racontent beaucoup d’entre eux, avec cette idée qu’il faut que les politiques prennent leurs responsabilités. "On a envie que les politiques prennent des grandes initiatives. C'est bien de changer des petites choses, mais ça ne suffit pas !", s'exclame une jeune femme dans le cortège. Et face à ces jeunes Belges qu’elle a récemment qualifiée de héros, juché sur une scène Greta s’est assurée que le mouvement ne faiblirait pas. "On va les emmerder avec notre grève jusqu’à ce qu’il fasse quelques chose", a conclu Greta Thunberg.

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