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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

Les énergies fossiles comptent près de 2 500 lobbyistes à la COP28 de Dubaï, loin devant les représentants des dix pays "les plus vulnérables au changement climatique", selon la coalition Kick Big Polluters Out.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Des représentants assistant à la COP28 à Dubaï (Emirats arabes unis), le 1er décembre 2023. (BEATA ZAWRZEL / NURPHOTO)

"Ils sont la raison pour laquelle la COP28 est dans un brouillard de déni climatique", estiment les ONG. Au moins 2 456 lobbyistes des énergies fossiles ont obtenu une accréditation pour participer à la 28e conférence de l'ONU sur le climat qui se tient actuellement à Dubaï (Emirats arabes unis), selon l'étude d'une coalition d'ONG publiée mardi 5 décembre.

Un record quatre fois supérieur au nombre de lobbyistes enregistrés pour la COP27, selon la coalition Kick Big Polluters Out (KBPO, qui rassemble 450 ONG), qui l'a calculé à partir de la liste des participants publiés par l'ONU. Ce chiffre est même probablement sous-estimé,  car l'analyse ne prend pas en compte les lobbyistes d'autres secteurs polluants mais compte "tout individu qui peut raisonnablement avoir pour objectif d'influencer" la COP28 "dans l'intérêt des entreprises fossiles et de leurs actionnaires".

Si les lobbyistes des énergies fossiles représentaient un pays, ils auraient la troisième plus grosse délégation à la COP28, seulement dépassée par le Brésil (plus de 3 000 personnes) et les Emirats (près de 4 500 sans compter leurs 4 900 invités). Ils seraient en revanche loin devant les délégations des dix pays "les plus vulnérables au changement climatique" (1 509 personnes) et les représentants des populations indigènes (316), note la coalition.

Le PDG de TotalEnergies accrédité par la France

Parmi les représentants des énergies fossiles accrédités, on trouve par exemple Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, accrédité par la France. L'Italie a emmené des cadres d'Eni et l'Union européenne des employés de BP, Eni et ExxonMobil, selon KPPO. Les organisations professionnelles ayant le statut d'observateur à la COP ont aussi amené leur contingent d'employés de Shell, TotalEnergies ou Equinor. Le président émirati du sommet, Sultan al-Jaber, est lui-même directeur de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.

Ce chiffre n'est en fait pas vraiment une surprise, puisque la 28e édition de la COP a prévu d'accueillir un nombre record de participants : plus de 88 000, sans compter les 20 000 personnels techniques et liés à l'organisation. C'est également la première fois que les participants devaient renseigner leur employeur et la relation, financière ou non, avec l'entité demandant une accréditation en leur nom.

Le sortie des énergies fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon est au coeur du bras de fer de cette COP28. "Croyez-vous vraiment que Shell, Chevron ou ExxonMobil envoient des lobbyistes pour observer passivement les discussions ?", s'interroge Alexia Leclercq, cofondatrice de Start: Empowerment, citée par KBPO dans son communiqué.

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