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COP28 : le Kenya se verdit grâce à la géothermie et vise une électricité à 100% renouvelable d'ici 2030

La COP28 se déroule depuis une semaine à Dubaï avec l'objectif de trouver des solutions pour limiter le réchauffement climatique. Le Kenya a trouvé le moyen d'avoir une électricité provenant à 87% d'énergies renouvelables, notamment grâce à la géothermie.
Article rédigé par franceinfo - Albane Thirouard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le complexe géothermique d'Olkaria, au Kenya, le 15 mars 2019. (DANIEL IRUNGU / EPA)

Situé à une centaine de kilomètres de Nairobi, la capitale du Kenya, le complexe géothermique d’Olkaria fait la fierté du pays. La géothermie fournit plus de 43% de l’électricité du pays et en majorité grâce à ce site d'Olkaria. Alors que la COP28 bat son plein à Dubaï, le Kenya fait figure d’exemple dans le domaine des énergies vertes avec, en 2022, 87% de son électricité provenant d’énergies renouvelables. L’ambition est même d’atteindre 100% d’ici 2030.

Au sein du complexe géothermique d'Olkaria, la chaleur extraite des profondeurs de la terre permet de générer de l’électricité. Dans la salle d’une des cinq centrales du site, les turbines tournent à plein régime. "Cette turbine tourne grâce à la vapeur d’eau, explique Sarah Gichonge, ingénieure mécanique. Elle est reliée à un générateur et c’est ce qui produit de l’électricité. Nous pouvons voir le point de rotation entre les deux, il tourne très vite. Une fois que la vapeur d’eau a permis de faire tourner la turbine, elle a perdu son énergie. Elle part donc dans un condenseur qui la refroidit et la transforme en liquide qui est réinjecté dans la croûte terrestre. Une fois en profondeur, elle y est chauffée et ressort à nouveau en vapeur". 

Si elle est exploitée de manière raisonnée, la ressource n’a pas de limites. Le Kenya est privilégié car le pays est traversé par la vallée du Rift où les mouvements des plaques tectoniques font remonter de la vapeur à la surface. Des fumerolles s’échappent même de la roche en extérieur. Anna Mwangi est géophysicienne au sein de KenGen, la société parapublique qui gère la majorité du site : "Ces fumerolles représentent le premier indice que nous sommes dans une zone géothermique active. Les géophysiciens, comme moi, venons ensuite les étudier pour indiquer où creuser afin de récupérer la chaleur".

Le potentiel géothermique du Kenya est loin d’être entièrement exploité, mais trouver des financements est un défi. "C’est un secteur qui demande beaucoup de capital", indique Anna Mwangi.

"Pour creuser un seul puits dans le sol, il faut six millions de dollars"

Anna Mwangi, géophysicienne

à franceinfo

"Parfois cela arrive que l’on creuse et que l’on ne trouve rien parce qu'on avait besoin de vérifier si la ressource géothermique était bien présente. Mais au bout de 12-13 ans environ, à la moitié de la durée de vie de la centrale, on arrive à un seuil de rentabilité et on commence à faire des profits", poursuit la géophysicienne.

Deux centrales supplémentaires sont déjà en cours de développement à Olkaria. Le mardi 21 novembre, devant le Parlement européen, le président kényan William Ruto a appelé à plus d’investissements pour financer le développement de ce secteur en Afrique. Le continent représente selon lui "le plus grand réservoir d’énergies renouvelables au monde".

Le Kenya mise sur la géothermie - le reportage d'Albane Thirouard

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