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Convention citoyenne pour le climat : "Le citoyen lambda que nous étions s'est vu au cœur de la machine", se souvient un des participants

Grégoire Fraty, ancien citoyen de la Convention citoyenne pour le climat, raconte l'expérience qu'il a vécue dans un livre intitulé "Moi, citoyen". "On s'est retrouvé noyés dans les dorures de la République", explique-t-il sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Grégoire Fraty, ancien citoyen de la Convention citoyenne pour le climat, le 30 septembre 2020 à Matignon. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

"Le citoyen lambda que nous étions avant d'être tiré au sort, s'est vu au cœur de la machine", se souvient dimanche 7 février Grégoire Fraty, ancien citoyen de la Convention citoyenne pour le climat, co-fondateur de l’Association des 150, qui réunissait l’ensemble des citoyens tirés au sort et auteur de Moi, citoyen, paru ce jeudi aux éditions First. "Nous, en tant que citoyen, on va poser sur la table des mesures. Le gouvernement, le président de la République, nous écoute", poursuit-il, tout en regrettant que le projet de loi issu de la Convention, qui sera présenté ce mercredi 10 février en Conseil des ministres, n'aille "pas suffisamment loin".

franceinfo : qu'avez-vous appris durant la Convention citoyenne pour le climat ?

Grégoire Fraty : On est beaucoup dans la Convention citoyenne à avoir vécu ce qu'on appelle une claque climatique. En fait, c'est de se dire que l'urgence climatique n'est pas quelque chose d'abstrait. C'est quelque chose qui nous touche dès aujourd'hui. Donc c'est aujourd'hui qu'il faut commencer à réagir. Et bien voilà, nous, on a réussi à prendre conscience de ça. Et c'est à travers mon livre ce que j'essaie d'expliquer, ce cheminement qui amène du citoyen un peu passif à devenir un citoyen engagé. On s'est retrouvé noyés dans les dorures de la République. On s'est retrouvé face à des ministres, à des experts, et à des scientifiques. Le citoyen lambda que nous étions avant d'être tiré au sort, s'est vu au cœur de la machine. Nous, en tant que citoyen, on va poser sur la table des mesures. Le gouvernement, le président de la République, nous écoute.

Êtes-vous déçu par la première mouture du projet de loi, qui sera présentée ce mercredi en Conseil des ministres ?

On se rend compte qu'avec le texte actuel, on ne va pas suffisamment loin, suffisamment fort. Nous sommes vraiment des vigies citoyennes plus que des alibis. On reste mobilisés aujourd'hui. Il y a certaines victoires aussi, je tiens à le préciser, mais selon nous, il faut pouvoir avoir plus d'ambition.

"Je pense plutôt que nous sommes des cailloux dans la chaussure du gouvernement."

Grégoire Fraty

à franceinfo

Pensez-vous sauter le pas et faire de la politique un jour ?

Bien sûr, ce sont des choses que je ne m'interdis pas. Je sais que certains citoyens ont déjà franchi le Rubicon et je trouve ça plutôt logique. Parce que cet engagement citoyen, une fois qu'on a mis les mains dans le cambouis, c'est compliqué de s'arrêter, parce que la cause est belle. La cause du climat est importante et mérite qu'on s'y investisse. Mais cet engagement peut prendre différentes formes. Ça peut être un engagement associatif, un engagement syndical et pourquoi pas politique. Je pense qu'il ne faut qu'on soit pas juste des étiquettes vertes sur des programmes. Il ne faut pas qu'on reste simplement passifs. On a appris à devenir engagé, il faut continuer.

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