Ce composé chimique utilisé dans la fabrication de plastiques alimentaires n'est pas dangereux selon des scientifiques
Interdit en France et au Danemark, le bisphénol A ne présente pas de risques pour la santé, a affirmé vendredi l'agence européenne pour la sécurité des aliments (AESA) basée à Parme en Italie.
Les scientifiques du groupe ont conclu qu'ils n'y avaient pas lieu de modifier l'avis favorable rendu en 2006 et confirmé en 2008 par l'AESA.
L'UE va pouvoir prendre une décision communautaire
La Commission européenne avait demandé une nouvelle évaluation scientifique au regard de 800 nouvelles études aux conclusions parfois contradictoires sur ce composé chimique utilisé par l'industrie pour la fabrication de biberons, d'amalgames dentaires, de bombonnes d'eau rechargeable, de bouteilles en plastique ou encore d'emballages alimentaires.
L'avis de l'AESA doit permettre à l'UE de prendre une décision, car deux pays de l'UE, la France et le Danemark, ont décidé unilatéralement d'interdire la fabrication et la commercialisation de biberons contenant du bisphénol A (BPA).
L'interdiction au Danemark est plus étendue car elle concerne tous les produits contenant du BPA utilisé pour l'alimentation des enfants de 0 à 3 ans.
Le bisphénol A est interdit au Canada, en Australie et dans plusieurs Etats américains.
Les scientifiques du groupe sur les matériaux en contact avec les aliments de l'AESA ont conclu qu'ils n'avaient pu identifier aucune nouvelle preuve qui les amènerait à reconsidérer la dose journalière tolérable fixée par l'AESA à 0,05 mg/kg de poids corporel, explique l'agence.
Un membre du groupe scientifique a recommandé que la dose journalière tolérable soit "temporaire". Il est toutefois "en accord" avec l'opinion générale des autres membres du groupe scientifique sur le fait qu'on ne peut pas se baser sur ces nouvelles études pour réduire la dose journalière tolérable.
"Si de nouvelles données utiles sont rendues disponibles dans le futur, le groupe scientifique reconsidérera l'avis actuel", a précisé l'AESA.
Le sujet est très sensible, car il voit s'affronter les craintes de l'opinion publique et les intérêts de l'industrie, qui tire argument d'études démontrant que ce composé chimique est sans danger pour la santé et qui continue de s'en servir.
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