Des prédateurs naturels plutôt que des pesticides : une étude démontre l'efficacité du "biocontrôle" contre les nuisibles dans l'agriculture

Cette étude montre que le "biocontrôle" et les mécanismes naturels permettent aux agriculteurs de réduire la population de nuisibles et d'améliorer les rendements.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un tracteur pulvérise des produits sur un champs de blé, à Montaigu-Vendée (Vendée), le 14 avril 2023. (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS)

Comment aider les agriculteurs à se passer des pesticides ? Pour certains, cela passe par le "biocontrôle", c’est-à-dire favoriser la biodiversité et les mécanismes naturels. Une étude menée par des chercheurs brésiliens et américains, publiée le 6 mars, démontre justement à quel point les prédateurs naturels peuvent représenter une alternative aux pesticides.

Premier avantage : ces prédateurs sont déjà là dans la nature. Si on n'y fait pas forcément attention, ils sont pourtant précieux, rappelle Thibaut Malausa, spécialiste du "biocontrôle" à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) : "Typiquement, ça va être des coccinelles, des chrysopes, des carabes et des oiseaux. Tous les animaux qui en mangent d'autres et qui sont relativement gros..."

"Travailler dans l'intérêt de l'agriculteur"

Ces animaux vont s'attaquer aux pucerons et autres nuisibles qui ravagent les cultures. D'après les calculs effectués par des chercheurs brésiliens, ils permettent de réduire la population de nuisibles de 73% en moyenne. Ils entraînent également une augmentation des rendements des cultures de 25% : "Si on veut vraiment travailler dans l'intérêt de l'agriculteur, en termes de coût-bénéfices, c'est très clairement vers ces méthodes-là qu'il faut aller. Il faut essayer de gérer cette biodiversité fonctionnelle pour que les prédateurs naturels soient plus nombreux, qu'ils aient plus d'impact sur les bioagresseurs. On peut rajouter éventuellement des mélanges fleuris, des haies..."

Ces techniques de "biocontrôle" visent à réduire l'usage des pesticides et elles peuvent être associées à l'épandage de bio-pesticides, des produits à base de champignons, de bactéries ou autre micro-organisme. En France, le "Grand Défi biocontrôle" vient d'être lancé à l'occasion du salon de l'Agriculture. Il vise à accélérer l’innovation, développer et diversifier les solutions de biocontrôle avec un investissement de 42 millions d'euros dans le cadre de France 2030.

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