Batho répond à Parisot sur les gaz de schiste : "Il y a une limite au marché"
Grâce aux gaz de schiste, les
Etats-Unis ont un prix du gaz trois à cinq fois moins cher que l'Europe. Le pays atteindra
bientôt l'autosuffisance énergétique grâce aux 500.000 puits forés sur son
territoire, depuis l'an 2000. Pour Laurence Parisot qui tenait ce mercredi matin une conférence de presse sur l'énergie, il n'y a pas eu de
dommages écologiques significatifs liés aux gaz de schiste, il n'y a donc pas
de raison de s'interdire de chercher le potentiel français sur ces
hydrocarbures. Et elle demande que le gouvernement revienne sur la loi Jacob de juillet 2011 qui interdit l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique.
"Il y
a là peut-être sous nos pieds une manne qui changerait radicalement les coûts de productions de nos usines, de nos industries".
Et Laurence Parisot de vanter les atouts
français du secteur comme Vallourec, pour les tuyaux de forage, Total ou encore
Solvay pour les additifs utilisés dans la fracturation hydraulique.
La ministre de l'énergie et de
l'environnement, Delphine Batho entend les arguments du Medef mais pour le
gouvernement les risques environnementaux des gaz de schistes comptent aussi
dans le débat. Il y a un profond désaccord sur le sujet :
"Il y a une limite au marché. Sacrifier l'eau, la terre, l'air à des profits immédiats, ce n'est pas bonne logique et ce n'est pas la bonne réponse aux difficultés économiques".
Et la ministre a tenu
à rappeler que la France n'était pas isolée dans ses doutes sur les gaz de
schiste. Avant de lui proposer un débat public.
Un sujet qui n'est donc ni interdit ni tabou. Il y a d'ailleurs en ce moment
des discussions sur la transition énergétique. Mais la ministre tient aussi à
ne pas tuer la croissance verte. L'efficacité énergétique, le développement des
renouvelables sont aussi des facteurs de compétitivité économique. Elle propose
de réexpliquer à Laurence Parisot dans un débat public et médiatisé les
arguments du gouvernement pour ne pas revenir sur cette loi.
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