Barrage de Sivens : une incursion de zadistes pour "nettoyer la zone"
Ils expliquent vouloir nettoyer la zone des déchets qu'ils y avaient laissés, et montrer leur vigilance face à un nouveau projet.
Une trentaine de zadistes et de sympathisants ont temporairement réinvesti, lundi 11 mai, le site du projet de barrage de Sivens (Tarn), plus de deux mois après leur expulsion. Ils ont expliqué vouloir nettoyer la zone des déchets qu'ils y avaient laissés et montrer leur vigilance face à un nouveau projet.
Râteaux, fourches et sacs-poubelle en main, les zadistes se sont rendus vers 7h30 sur l'ancienne "Zone à défendre" (Zad) qu'ils avaient occupée pendant seize mois avant leur expulsion, le 6 mars.
"Eviter que les vaches se blessent en mangeant les clous"
"Nous, quand on part, on a pour habitude de nettoyer la zone. Mais nous n'en avons pas eu le temps, car on nous a expulsés", explique un membre du collectif d'occupants "Tant qu'il y aura des bouilles". L'opération ne vise pas à réoccuper le site, les militants promettant de repartir d'eux-mêmes vers 11 heures.
Une importante opération de nettoyage est déjà menée depuis le départ des zadistes par des entreprises spécialisées sous contrat avec les autorités. Des tonnes de déchets ont été enlevés. Mais les zadistes ont tenu à faire leur part, en particulier pour "éviter que les vaches, qui vont bientôt revenir sur le site, se blessent en mangeant les clous", explique une sympathisante, fouillant avec sa fourche dans l'herbe haute jusqu'aux genoux.
Dispositif de gendarmerie allégé
L'opération vise aussi à prouver que les militants restent vigilants face à toute velléité de relancer un projet de retenue d'eau sur le site, après l'abandon du plan initial. Le Conseil départemental du Tarn-et-Garonne a abandonné le 6 mars son projet originel, mais a approuvé un barrage diminué de moitié et qui doit être construit non loin du site initial. Ce nouveau projet, baptisé "Sivens light", est vivement combattu par les zadistes et leurs sympathisants.
Les zadistes et sympathisants ont réussi à pénétrer à nouveau sur le site, qui leur est pourtant interdit, en raison de l'allègement du dispositif de sécurité de la gendarmerie, qui n'y effectue plus de présence permanente. Le 6 mars, les 40 opposants les plus résolus au barrage avaient été expulsés du site, où le jeune militant écologiste Rémi Fraisse avait été tué le 26 octobre par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie.
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