Bali : accord et réticences
Tout en saluant les "éléments positifs" du résultat de cette conférence, la Maison Blanche a exprimé dans un communiqué "de fortes préoccupations" sur certains aspects de la "feuille de route de Bali", qui pour la première fois associe pays industrialisés et émergents dans la réduction des émissions polluantes.
L'accord stipule que le processus de négociations qui fixera les suites à donner au protocole de Kyoto devra être lancé "dès que possible et pas plus tard qu'avril 2008", la première phase de Kyoto expirant en 2012. Or, pour les Etats-Unis, les négociations en passe d'être ouvertes "doivent partir du principe que le problème du changement climatique ne peut être correctement abordé à travers l'engagement des seuls pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre". Dans une allusion à la Chine et à l'Inde notamment, ils soulignent que "les principales économies en voie de développement doivent aussi agir".
La feuille de route de Bali enjoint les pays industrialisés de prendre les "engagements ou actions appropriés" pour réduire leurs émissions polluantes, tandis que les pays en développement sont invités à lancer "des actions vérifiables et mesurables", sans notion de contrainte.
Washington fait par ailleurs valoir que toute décision sur la réduction des émissions de CO2 devait prendre en compte les intérêts économiques des pays engagés dans le processus. Le texte adopté à l'issue de la conférence de Bali élude toute référence chiffrée aux émissions de gaz à effet de serre et à la nécessité de les réduire, auxquelles s'opposaient les Etats-Unis, seul pays non signataire du protocole de Kyoto.
Réagissant à l'accord de Bali obtenu à l'arraché, la candidate à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2008, Hillary Clinton, a critiqué l'attitude de l'administration Bush "qui a de nouveau cherché à bloquer le processus". Si elle était élue, Hillary Clinton a affirmé, dans un communiqué, qu'elle "prendrait la tête d'un processus visant à développer un nouveau traité pour remplacer le protocole de Kyoto".
Caroline Caldier avec agences
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