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Australie : des centaines de milliers de poissons d'eau douce retrouvés morts

Le gouvernement impute cette hécatombe à la sécheresse, mais des universitaires mettent en cause la mauvaise gestion des cours d'eau.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Dans une vidéo diffusée le 10 janvier 2019, le député australien de Nouvelle-Galles du Sud, Jeremy Buckingham (droite), tient dans ses mains une morue de Murray morte, au bord de la Darling River à Menindee (Australie). (OFFICE OF JEREMY BUCKINGHAM MLC / AFP)

Une hécatombe. Des centaines de milliers de poissons ont été retrouvés morts ces derniers jours dans des fleuves du sud-est de l'Australie. Bien que localisée, cette catastrophe a un retentissement national sur l'île-continent. 

Le gouvernement de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud redoute une aggravation de la crise, avec des températures annoncées cette semaine à la hausse. Outre la sécheresse, la baisse du niveau des cours d'eau et la montée des températures pourraient avoir aussi favorisé la propagation d'une algue qui priverait les poissons d'oxygène et libérerait des toxines.

"Nous puisions beaucoup trop d'eau de nos fleuves"

"C'est un désastre écologique", a commenté lundi 14 janvier le Premier ministre australien, Scott Morrison. "C'est un spectacle bouleversant." Le gouvernement a mis en cause la sécheresse et défendu les politiques qui, selon les riverains, ont généré la pollution et la baisse des niveaux des cours d'eau. "Il y a une sécheresse et c'est une des conséquences de la sécheresse", a tranché le chef du gouvernement.

Voilà cependant des années que des chercheurs mettent en garde contre l'extraction sauvage et non contrôlée d'importantes quantités d'eau des fleuves, pour l'irrigation ou à d'autres fins. "La mort des poissons et des cours d'eau n'est pas le fait de la sécheresse. C'est dû au fait que nous puisions beaucoup trop d'eau de nos fleuves", affirme John Williams, spécialiste de la question de l'eau à l'Université nationale australienne.

Au vu de l'ampleur de la catastrophe en cours, des universitaires demandent désormais des comptes aux hommes politiques. "Des milliards ont été dépensés dans la rénovation des infrastructures d'irrigation", a rappelé Quentin Grafton, de l'Université nationale australienne. "Mais la population n'en a tiré aucun bénéfice." "C'est une honte et il est temps que les responsables rendent des comptes sur la catastrophe qui se déroule."

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