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En 2015, l’eau ne coule pas de source
Publié le 27/03/2015 16:53
Mis à jour le 30/03/2015 12:21
Temps de lecture : 1min
En 2000, 193 États membres de l'ONU et plus d’une vingtaine d’organisations internationales ratifiaient à New York les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cette feuille de route fixait huit objectifs pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres d’ici 2015.
Les problèmes liés à l’eau font partie du septième point: «assurer un environnement humain durable».
En 2013, «L’Atlas mondial de l'eau» (Editions Autrement) expliquait en 100 cartes comment «l’eau est un bien commun mal réparti, révélateur d'inégalités et de tensions sociales, un défi à la fois sanitaire et social, économique et environnemental et politique, une ressource irremplaçable à protéger des pollutions industrielles et agricoles, de la dégradation, de la surexploitation, de la marchandisation.»
En 2015 doit se tenir en Corée du Sud du 12 au 17 avril, le septième Forum mondial de l’eau au cours duquel doivent être votés les nouveaux Objectifs du développement durable aux Nations Unies pour 2030.
Les problèmes liés à l’eau seront aussi largement débattus lors de la 21e Conférence internationale pour le climat (COP21) qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 12 décembre 2015.
Par ailleurs, l’ONG Solidarités International qui se bat dans de nombreux pays depuis 35 ans pour l’éradication de l’eau insalubre, a publié quelques jours avant la Journée de l’eau du 22 mars, le premier «Baromètre de l’eau de l’hygiène et de l’assainissement» .
Si d’importantes avancées sont constatées de nombreux problèmes demeurent. L’occasion de donner quelques chiffres et de faire un bilan.
qui partagent leurs sources d’eau avec des animaux (sources dites «non améliorées »), s’est réduit depuis 1990, passant de 1,2 milliard à moins de 800 millions. Et selon l’ONU le nombre de personnes ayant accès à «un point d’eau potable amélioré» (prise d’eau ménagère, réservoir public, puits…) a augmenté de 1,5 milliards ces deux dernières décennies. (Sandra Calligaro/SI)
le chiffre de l’ONU reste discuté car il ne fait pas la distinction entre ceux qui s’approvisionnent à une borne commune ou directement à leur domicile. Et il ne doit pas occulter le fait que 748 millions de personnes n’ont toujours pas accès à une source d’eau potable. (Solidarités International)
En 2015, 40% de la population mondiale vit encore dans des situations de pénuries d'eaux. 76% des femmes et des enfants dans les pays en développement passent chaque jour 140 millions d’heures à chercher de l’eau.
(Sandra Calligaro/SI)
400 millions de personnes étaient confrontés à un stress hydrique (quand la demande en eau dépasse les ressources disponibles). En 2025, ce chiffre sera 10 fois plus élevé. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prédit qu'en 2050, 40 % de la population mondiale, soit 3,9 milliards de personnes, vivront dans des régions confrontées au stress hydrique. A cette date, la demande en eau aura alors augmenté de 55 % par rapport à l'année 2000. Le Maghreb, grâce à sa politique volontariste et coûteuse, a permis jusqu'à présent d’éviter le pire.
(CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/))
Manque d’eau sur son territoire, fort déséquilibre entre le nord et sud, pollutions… La Chine est en train de relever l’un des de ses plus grands défis écologique. Le pays ne dispose que de 7% des ressources en eau douce de la planète. Comme l’explique le spécialiste Franck Galland, il existe une «diagonale de la soif» de Gibraltar au nord-est de la Chine. Sur cet axe, chaque habitant ne dispose que de 500 m3 d'eau par an. Un seuil critique en-deçà duquel toute logique de développement économique et sociale d’un pays est sérieusement compromise, risquant d’entrainer conflits avec la population et les pays voisins.
(AFP/Xinhua/Yang Shiyao)
Dans les grandes villes en développement, l'évacuation et le traitement des eaux usagées (eaux de pluie, de drainage, de lavage, des toilettes,…) sont souvent problématiques. «Si les besoins sont plus importants en milieu rural, les progrès y sont notables. Là où le bât blesse, c’est la course poursuite entre la croissance urbaine et l’amélioration des services d’eau et d’assainissement en ville. Elle est aujourd’hui perdue par les pouvoirs publics, dans la mesure où il y a davantage de personnes sans accès à un robinet d’eau potable et à des toilettes décentes en ville qu’il y a 10 ans», explique Gérard Payen, membre du Conseil pour l’eau et l’assainissement du secrétaire général des Nations Unies.
(REUTERS/Ahmad Masood)
(fièvres typhoïdes, hépatites, choléra, malaria, bilharziose) tuent 2,6 millions de personnes, dont 600.000 ont moins de cinq ans. Les maladies diarrhéiques sont la principale cause de ces décès (60%) dûs à l’ingestion d’aliments contaminés par des pathogènes. 23 % des maladies diarrhéiques s’évitent par le lavage des mains avec du savon. D’après l’Unicef, 272 millions de journées scolaires sont perdues chaque année en raison de maladies diarrhéiques.
( AFP PHOTO/HABIBOU BANGRE)
de personnes boivent chaque jour de l’eau dangereuse ou de qualité douteuse. Et 2 milliards utilisent de l’eau contaminée par des matières fécales. On estime qu’entre 2000 et 2014, près de 1,3 milliard de personnes ont obtenu un accès à des toilettes décentes mais 15% de la population mondiale n’en dispose pas encore.
(Carl de Keizer/SI)
car de nombreux élèves, et principalement les filles, abandonnent les cours faute d’avoir une intimité suffisante, surtout au moment de l’adolescence, quand leurs premières menstruations font leur apparition. 272 millions de journées d'école sont perdues à cause du manque de toilettes. Au Bangladesh, une étude réalisée par le gouvernement et l’UNICEF a démontré que la scolarisation des filles pouvait augmenter de 11 % simplement en leur fournissant des installations sanitaires. (AFP PHOTO / Prakash SINGH)
est l’une des causes principales de la pénurie d’eau dans certains pays où plus de 40 à 80% des ressources en eau sont utilisées à des fins agricoles. Mais ce qui pose problème n’est pas la quantité d’eau douce disponible sur la planète (celle-ci ne bouge pas), mais sa gestion.
(Justin Sullivan/Getty Images/AFP)
terrains perméables, poreux, qui permettent l’écoulement d’une nappe souterraine, et le captage de l’eau, fournissent de l’eau potable à la moitié de la population mondiale. Mais un aquifère sur cinq est surexploité notamment parce qu’ils sont largement dévolus à l’irrigation intensive. (Nasa)
90 % de l'ensemble des catastrophes naturelles sont liés à l’eau. Depuis 1992, celles-ci ont provoqué des dommages estimés à 1.300 milliards de dollars. 4,2 milliards de personnes ont été affectées par les inondations, les sécheresses et les tempêtes. (Stringer Malaysia / Reuters)
notre confrère de Géopolis, l’eau est aussi un enjeu dans les conflits mondiaux. «La sécheresse qui a touché le nord de la Syrie n'est pas étrangère au déclenchement de la révolte syrienne de 2011, affirment des chercheurs américains. La Syrie et l’Irak souffrent d’une mauvaise pluviométrie et de la baisse du débit de l’Euphrate due aux grands barrages turcs. L'eau est l'un des principaux facteurs du conflit au Proche-Orient, exacerbé par les changements climatiques en cours», écrit-il.
(Reuters/khaled al-Harir)
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