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Émeutes de Ferguson : Obama dénonce "l'usage excessif de la force"

Près d’une semaine après la mort d’un adolescent noir abattu par un policier à Ferguson, dans le Missouri, le débat sur la militarisation des polices locales ne fait que commencer.
Article rédigé par Charlotte Alix
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Un tireur d'élite en treillis militaire qui semble viser la foule © REUTERS | Mario Anzuoni)

Un tireur d'élite en treillis militaire qui vise les manifestants avec son fusil à lunette. L'image a fait le tour des réseaux sociaux et est devenu le symbole des excès de la police de Saint-Louis et plus largement de la militarisation des policiers américains. Une militarisation rendue possible par un programme du Pentagone,  qui permet à l'armée de recycler ses équipements militaires en les envoyant aux polices locales. Ce "programme 1033" existe depuis vingt ans mais s'est accéléré avec le désengagement des troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan. Les policiers ont donc désormais en leur possession un véritable arsenal de guerre.

Ferguson, "zone de guerre"

D'où ces images prises à Ferguson où on voit des forces de l'ordre équipées de fusils d'assaut, habillés de treillis et conduisant des blindés comme s'ils étaient dans les rues de Bagdad. Des policiers aux tactiques également disproportionnées, des méthodes qui ont attisé la colère des manifestants. Et qui ont poussé la président Obama à dénoncer l'usage excessif de la force. Et ont amené le gouverneur de l'Etat a ordonné la relève de la police locale :  "Maintenant ça ressemble à une zone de guerre et ce n'est pas acceptable."

Il aura fallu cinq jours pour que les autorités réalisent que la police était le problème - récit Charlotte Alix

Le nouveau chef de la police promet de faire "autrement"

C'est le chef des patrouilles routières, une police de l’Etat, qui est désormais en charge de la sécurité de la ville. Le capitaine Ron Johnson, un Noir qui a grandi à Ferguson, a aussitôt tenu à afficher un changement de méthode en se joignant aux manifestants et en exprimant sa compassion pour les résidents choqués par la mort de l’adolescent, comme ici sur CNN. "Mon approche est l’approche humaine. Un jeune homme a perdu la vie. Je partage le chagrin de cette famille, j’ai moi même un fils. Parfois il faut juste laisser les gens s’exprimer, et les écouter. Nous devions faire les choses autrement et c’est ce que nous allons faire."

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