Elections législatives en Syrie sur fond de profondes divisions
Plus de 11 000 candidats briguent un mandat pour ce second scrutin législatif depuis le début de la guerre, en 2011, même si l'élection ne pourra se tenir que dans la partie contrôlée par le régime de Bachar al-Assad, dont fait partie la capitale Damas.
Dans les rues de Damas, les portraits des 350 candidats s’affichent en quatre par trois sur les murs, du moins pour ceux qui ont les moyens. Ce n’est pas le cas de Saad al-Yazigui, l’un de ces petits candidats indépendants qui se présentent. Dans la vie civile, il est ingénieur. Sur sa veste, une icône de la Vierge : l’homme est chrétien, comme 10% de la population à Damas.
"La question de l’indépendance d’un candidat, aujourd’hui, en Syrie, est une question compliquée , explique Saad al-Yazigui. Si l’on considère qu’il y a ceux pour le gouvernement, et d’autres contre le gouvernement, alors le candidat indépendant est celui qui veut parler aux deux... "
Onze partis indépendants pour 50% des sièges
Le Parlement syrien comporte 250 sièges. En 2011, une loi autorisant le multipartisme a été voté. "Il y a maintenant onze partis indépendants qui peuvent être présents au Parlement pour 50 % des sièges ", précise Saad al-Yazigui.
A l’entrée du bureau de vote, des jeunes distribuent des bulletins. Une chanson à la gloire de Bachar al-Assad accueille les étudiants qui viennent voter. "Ç a, c’est un bulletin de vote de la ville d’Alep. Certains ont été déplacés d’Alep à Damas, alors tu peux voter n’importe où, du moment que tu es Syrien ", explique l’un d’eux.
Un étudiant en anglais explique qu’il faut choisir le nom du candidat, mettre le bulletin dans l’enveloppe, puis mettre celle-ci dans l’urne et, enfin, le doigt dans l’encrier pour prouver le vote. Lui n’a pas de tâche d’encre sur le doigt et affirme qu’il l’a nettoyé à l’eau. "Je veux que mon pays aille mieux , explique le jeune homme. Nous avons une crise depuis 2010 et nous voulons que cette crise se termine. Peut-être que ces gens peuvent faire quelque chose pour nous. "
Un groupe de jeunes filles attend pour pouvoir voter. Elles sont étudiantes-infirmières. Quand on leur précise que l’opposition estime que le scrutin n’est pas légitime, ces dernières répondent : "C’est normal que l’opposition dise ça. Mais nous, en tant que Syriens, ici, nous avons confiance. Et nous voteront." Les élections se poursuivent jusqu’à jeudi.
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